L’« affaire » Games Top sur le marché des actions aux États-Unis a fait un « heureux » : l’argent monté au plus haut depuis huit ans à $ 30 l’once. On a effectivement parlé d’une manipulation équivalente sur les contrats de commodités les moins liquides comme l’argent (sur Games Top dont l’action a flambé de 1 500 % (!), les pertes « mark to market » au 1er février étaient estimées à $ 12,6 milliards) : Reddit avait publié le 28 janvier des « posts » conseillant d’acheter de l’argent physique ce qui a poussé une ruée sur les ETF et sur les stocks d’argent y compris les pièces. Le 29 janvier $ 1 milliard fut investi sur un ETF le Silver Trust dont chaque action représente une once d’argent, ce qui obligea le fonds à créer de nouvelles actions en achetant 34 millions d’onces supplémentaires. Ceci étant le marché est liquide : sur le marché OTC de Londres (deux tiers en spot) pour un physique mondial annuel (production et consommation) de l’ordre du milliard d’onces. La position « short » sur le marché était estimée avant
« l’attaque » à 900 millions d’onces. Sur l’argent, on retrouve des relents populistes de la manipulation des prix par les banquiers. À la fin du XIXe siècle, la question du bimétallisme et de la place de l’argent fut une question essentielle de la vie politique américaine, les populistes faisant de l’argent un symbole de l’Amérique profonde face au cosmopolitanisme de Wall Street.
Forte remontée des cours du lithium en Chine au plus haut depuis dix-huit mois ($ 11 175 la tonne pour le carbonate de lithium). D’après BMI, le marché serait déficitaire en 2021.
Malgré la hausse des prix des métaux, la plupart des marchés ont été excédentaires en 2020. Sur les onze premiers mois de l’année, 167 000 tonnes pour le plomb, 469 000 tonnes pour le zinc, 53 600 tonnes pour le nickel. Seul l’étain a été déficitaire de
16 900 tonnes.
Alors que la situation est tendue en Nouvelle-Calédonie, la situation du marché du nickel est assez positive : Roskill anticipe un prix moyen du nickel en 2021 à $ 16 450 et Wood Mackenzies parle de
$ 21 000 au troisième trimestre.
La folle remontée du prix des ferrailles s’est arrêtée début janvier. De son plus bas à $ 220 la tonne au printemps, les HMS 1/2 cf Turquie ont atteint fin décembre un record de $ 481 50 avant de reculer donc à $ 460. Entre temps, la Chine a autorisé à nouveau l’importation de ferrailles…
La confirmation de la taxe russe sur l’exportation de blé a provoqué la hausse des cours à la mi-janvier à Chicago à près de $ 7 le boisseau, au plus haut depuis 2014. Au 1er mars, la Russie devrait augmenter sa taxe de 25 à 50 euros la tonne. Par la suite (1er juillet), on parle d’une taxe flottante (par exemple 70 % de la différence entre le prix fob et
$ 200 la tonne). Ce prix de référence serait calculé par le Moscow Exchange. Finalement, cette taxe est annoncée pour le 2 juin et elle s’appliquera aussi du maïs et à l’orge.
Dans le cadre de la phase 1 de l’accord entre la Chine et les États-Unis, la Chine devrait importer dès 2021 pour $ 43,5 milliards de produits agricoles américains ($ 29 milliards au plus en 2013). Sur onze mois de 2020, les importations de grains (céréales et soja) ont pesé $ 13, 4 milliards et celles de viandes $ 3 milliards. On reste loin du compte…
En 2020, la production mondiale d’aluminium a augmenté de 2,5 % à 65,3 mt. En novembre, la Chine était sur un rythme de 39 mt pour une capacité théorique de 45 mt : en réalité au moins 3 mt de capacités ne sont pas utilisables, car elles ne disposent pas des autorisations nécessaires. Rappelons aussi que 90 % de l’aluminium chinois dépend du charbon.
La production brésilienne de soja devrait battre un nouveau record avec des estimations à 132 mt
(125 mt en 2020). Le Brésil exporterait 83 mt.
Les excellentes récoltes en Australie se confirment : 31 mt de blé (contre 15 mt l’année précédente) et donc un potentiel exportable de 21 mt, 11,5 mt d’orge.
Fortescue a expédié 46,6 mt de minerai de fer au dernier trimestre 2020 pour un prix moyen de $ 122 la tonne (soit 91 % de la référence Platts)
Flambée des prix du colza (canola) au Canada du fait de la demande chinoise (1,2 mt au dernier trimestre 2020). Les prix sont au plus haut depuis 2008.
Brèves énergie
Au grand désappointement des Canadiens, Joe Biden a donc décidé de révoquer l’autorisation de construction de l’oléoduc Keystone XL qui aurait permis de transporter 830 000 bj de pétrole des sables de l’Alberta au Nebraska.
Un pétrolier iranien s’est fait prendre la main dans le sac dans les eaux territoriales indonésiennes entrain de transférer du pétrole brut sur un autre tanker géré par une entreprise chinoise basée à Singapour. Les deux navires avaient coupé leurs « transporters ».
Wood Mackenzie estime la demande mondiale de pétrole (tous liquides confondus) à 96,7 mbj en 2021.
L’OPEP+ anticipe un déficit mondial de pétrole de
2 mbj en mai 2021 dans un scénario « optimiste ». Selon ce scénario, la demande mondiale serait remontée en décembre à 97,9 mbj.
En 2020, la Chine a mis en service 38,4 GW de capacités de production électrique à partir de charbon, soit le triple de ce qui a été construit dans le reste du monde. E tenant compte des fermetures, les capacités chinoises ont diminué de 28,8 GW alors qu’elles ont diminué de 17,2 GW dans le reste du monde. La Chine a par ailleurs 247 GW de centrales charbon en construction.
La vague de froid a provoqué une flambée des prix de l’électricité au Japon. Sur le Japan Electric Power Exchange, le prix intraday a atteint 246 yens/kWh contre 7,6 yens en janvier 2020 et 15,1 yens en décembre. Seuls, 3 des 33 réacteurs nucléaires japonais étaient en fonctionnement.
Shell a relancé sa plateforme de liquéfaction de gaz naturel, la plus importante au monde. Prélude est en mer à 475 kilomètres des côtes australiennes.