❚ Pour la première fois en 2023, le Brésil va dépasser les 100 Mt d’exportation de soja (86,1 Mt en 2021).
❚ Le marché du zinc est en déficit depuis le mois de juillet d’après l’ILZSG qui ne cesse de diminuer ses calculs d’excédent pour 2023 : sur les dix premiers mois de l’année, il serait de 295 000 tonnes. Le constat est le même pour le plomb avec un excédent qui ne serait plus que de 40 000 tonnes. Quant au cuivre, il serait passé en déficit de 51 000 tonnes d’après l’ICSG. La production sur dix mois aurait augmenté de seulement 0,8 % avec des augmentations en RDC et au Pérou, mais des baisses au Chili, en Chine, en Indonésie et aux États-Unis. Sans parler du Panama !
❚ D’après l’ITA, le marché de l’étain passerait en déficit structurel à partir de 2026 pour atteindre
60 000 tonnes en 2030, avec la demande liée aux panneaux solaires, aux véhicules électriques et à la 5G.
❚ De tous les métaux, le nickel est le seul à être structurellement excédentaire : 223 000 t en 2023, 239 000 t en 2024 d’après l’INSG.
❚ En décembre, les prix du café Robusta à 135 cents/lb étaient au plus haut depuis vingt-cinq ans.
❚ Les dangers en mer Rouge ont provoqué une diversion du trafic maritime des conteneurs à 90 % vers le cap de Bonne Espérance : les taux de fret ont augmenté sur un Shanghai/Rotterdam de $ 1 667 à $ 4 178. Sur un an, au 4 janvier 2024, la hausse, d’après Drewry, serait de 91 % sur Shanghai/Rotterdam.
❚ Parmi les soucis du cuivre, notons les problèmes du premier producteur mondial, l’entreprise publique chilienne Codelco qui ne produit plus que 1,3 Mt (1,73 Mt en 2017) et qui rencontre problème sur problème dans ses principaux sites de production.
❚ D’après des sources locales, la production de sucre en Inde diminuerait de 8 % sur cette campagne à 33,7 Mt. Le gouvernement s’efforce de privilégier la production de sucre par rapport à celle d’éthanol pour satisfaire la demande domestique. Il serait même possible que l’Inde soit obligée d’importer du sucre sur la campagne 2024/2025.
❚ La Chine aurait en 2023 produit une quantité record de maïs à 288 Mt (+4 %) en partie grâce à des subventions. La production de soja est en hausse aussi, mais à 20,8 Mt, elle est loin de satisfaire les besoins chinois. La production de riz a, par contre, légèrement diminué à 206,6 Mt (– 0,9 %) et celle de blé a été de 136,6 Mt.
❚ Le gouvernement du Panama oblige First Quantum a arrêter la production de cuivre de CobrePanama (qui représente à elle seule 5 % du PIB du pays).
❚ L’Inde a décidé de changer ses règles de production d’éthanol et de limiter les quantités de canne à sucre qui y sont consacrées. Cela pourrait représenter 2 Mt de production de sucre supplémentaire. Ceci et l’annonce d’une bonne récolte brésilienne expliquent le retournement du marché mondial revenu à ses niveaux de juillet 2023.
❚ La production d’acier en Chine a diminué pour le cinquième mois consécutif en novembre. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’établit à 952 Mt (+ 1,5 % seulement par rapport à 2022 marquée par le zéro covid).
❚ La politique de restriction à l’exportation de la Chine en matière d’engrais pousse les prix à la hausse : sur le deuxième semestre, le DA (di-amonium hoshate) est en hausse de 28 %. Les exportations chinoises sont en recul de 10 à 15 %.
❚ L’UE Deforestation Régulation (EUDR) qui interdit à compter de 2025 l’importation de produits agricoles provenant de zones déforestées est l’exemple même de la bonne idée qui peut avoir des conséquences dramatiques, dans ce cas pour les producteurs familiaux de café et de cacao en Afrique incapables de présenter les certificats de traçabilité exigés.
❚ En 2033, la Chine aurait exporté un record de 90 Mt d’acier (68 Mt en 2022).
❚ Le consultant Stone X a fortement réduit ses estimations de production brésilienne de soja pour 2023/2024. Au lieu d’un record de 161,9 Mt (après 157,7 Mt en 2022/2023), il ne prévoit plus que 152,8 Mt du fait de pluies trop irrégulières.
❚ HSBC anticipe un prix moyen de l’or en 2023 à $ 1 825 l’once avec une première baisse des taux d’intérêts américains.
❚ Czarnikow anticipe un excédent mondial de sucre de 1,6 Mt seulement en 2023/2024 : la production mondiale serait de 179,7 Mt contre une consommation de 178,1 Mt. Pour 2024/2025, le marché serait en léger déficit de 300 000 tonnes.
❚ First Quantum, fragilisé par la fermeture de la mine de cuivre de Panama Cobre, serait sur le point de vendre au moins une de ses mines de cuivre en Zambie au chinois (public) Jiangxi (qui est déjà le premier actionnaire de First Quantum avec 18,2 % du capital). En Zambie, First Quantum possède les mines de Sentinel et de Kansonshi dans le Copperbelt. Ailleurs, en Papouasie–Nouvelle-Guinée, on parle de la réouverture de la mine de Bougainville (5,3 Mt de cuivre contenu) abandonnée depuis 1989, à la suite d’une grave pollution qui avait déclenché une guerre civile. À l’époque, la mine était exploitée par Rio Tinto.
❚ D’après Goldman Sachs, le marché du lithium sera excédentaire en 2024 de 200 000 tonnes (17 % de la demande mondiale).
❚ Depuis le 1er janvier, l’UE interdit l’importation de diamants russes.
❚ Forte reprise des prix du minerai de fer qui a pris 38 % en sept mois, surprenant tous les observateurs. La Chine a maintenu ses achats au-delà de tous les pronostics.
❚ Fin décembre, le marché de l’alumine a connu une flambée sur le marché chinois. Sur le Shanghai Futures Exchange, les prix ont bondi de 30 % en quinze jours à la suite de rumeurs de rupture d’approvisionnement pour le bauxite en provenance de Guinée. Le contrat sur l’alumine au SFE existe depuis juin.
Brèves énergie
❚ Début décembre, l’Inde a commencé à acheter du pétrole au Venezuela. Trois raffineurs ont acheté 4 millions de barils par l’intermédiaire de traders (Vitol en particulier) pour livraison en février à des prix de $ 8 le baril en dessous du Brent.
❚ En novembre, les importations chinoises de pétrole se sont inscrites en baisse de 9,2 % sur un an à 10,33 mbj (11,55 mbj en octobre). Les importations de gaz naturel ont par contre augmenté de 6 % à 10,95 Mt, au plus haut depuis janvier 2022.
❚ D’après un sondage de Reuters auprès d’une trentaine d’analystes, le prix moyen du baril de pétrole Brent serait de $ 84,43 en 2024. La demande augmenterait de 1,1 mbj (AIE) à 2,5 mbj (OPEP). L’offre augmenterait entre 1,2 et 1,9 mbj. La demande faite à l’OPEP serait en 2024 de 28,2 mbj (la production de l’OPEP en novembre 2023 était de 28,1 mbj). En 2023, le pétrole a été au plus haut à $ 97,68 le 28 septembre et à la mi-décembre, il avait plongé à $ 72. La part de l’OPEP+ qui n’était plus que de 51 % de la production mondiale en 2023 pourrait diminuer en 2024.
❚ D’après l’AIE, la demande mondiale de charbon devrait battre un record en 2023 à plus de 8,5 milliards de tonnes (+ 1,4 %) avec l’Inde à + 8 %, la Chine à + 5 % et l’Indonésie à + 11 %. Aux États-Unis et en Europe, la baisse serait de 20 %. L’Asie pèse pour les trois quarts de la demande mondiale. Celle-ci pourrait atteindre son pic (sous forme de plateau) vers 2026 avec la montée des renouvelables en Chine. Pour l’Inde, ce sera beaucoup plus tard ! Sur les onze premiers mois de l’année, la Chine a produit 4,24 milliards de tonnes (+ 2,9 %).
❚ Scandale aux États-Unis où Exxon, en utilisant toutes les déductions fiscales de l’époque Trump n’a payé que $ 696 millions d’impôts sur un bénéfice de $ 28,3 milliards, soit 2,5 %.
❚ En 2023, l’UE a importé 27 milliards de m3 de gaz naturel en provenance de Russie (par gazoduc) contre 180 milliards au plus haut en 2018.
❚ Après l’Équateur et le Qatar, l’Angola claque la porte de l’OPEP. L’Angola avait adhéré à l’OPEP en 2007 et produit à peu près 1,1 mbj. Sans l’Angola, l’OPEP ne représente plus qu’un peu plus du quart de la production mondiale de pétrole (34 % en 2010). Ceci étant, le Brésil devrait devenir membre en janvier 2024 (mais sans obligation de quotas).
❚ Il y a quelques tensions entre l’Iran et la Chine sur le prix du pétrole. Ces derniers temps, le pétrole iranien était acheté par les raffineurs chinois $ 10 le baril en dessous du Brent. L’Iran a fait presque défaut en novembre en réclamant pour décembre et janvier une remise de seulement $ 5 à $ 6 (on parle même de $ 4,50). En décembre, la Chine a importé 1,18 mbj (153 mbj en octobre) de pétrole iranien.
❚ En décembre, l’Asie a importé un record de 26,61 Mt de GNL : 8,22 Mt pour la Chine (le premier importateur mondial) 6,78 Mt pour le Japon, 5,10 Mt pour la Corée. Les importations européennes de GNL se sont élevées à 11,8 Mt. Côté exportation, les États-Unis mènent la danse avec 8,6 Mt devant l’Australie (7,26 Mt) et le Qatar (7,11 mt).
❚ D’après l’Agence américaine de l’énergie (EIA), la production américaine de pétrole augmentera de 290 000 bj en 2024 pour atteindre un record de 13,21 mbj. L’EIA anticipe une baisse de la production de l’OPEP+ de 620 000 bj à 36,44 mbj.
❚ Le tanker saisi par l’Iran au large du détroit d’Ormuz est un véritable poème : pavillon des îles Marshall, armateur grec, équipage philippin, affrété par un raffineur turc pour transporter du pétrole irakien ! En 2023, il s’appelait le Suez Rajan et avait été saisi par les autorités américaines pour transporter du pétrole iranien !
❚ En 2023, le Venezuela a exporté 700 000 bj de pétrole (+ 12 %) grâce à la levée des sanctions américaines. Ceci étant, 65 % des exportations vénézuéliennes sont encore allées vers la Chine (19 % pour les États-Unis, 8 % vers Cuba).
❚ HSBC anticipe un prix moyen du baril de pétrole Brent de $ 82,5 en 2023. Le gaz naturel américain (Henry Hub) serait à $ 3,75 le mbtu. Pour Macquarie, le Brent en 2024 serait de $ 77 et le WTI de $ 73.
❚ Les États-Unis ont été le premier exportateur mondial de GNL en 2023 avec 88,9 Mt contre 77,5 Mt en 2022. Sur le mois de décembre, 8,6 Mt ont été exportées. Les différences de prix restent impressionnantes et garantissent des marges confortables aux sept terminaux américains de liquéfaction : fin décembre 2023, le Henry Hub était à $ 2,55 le mbtu, le TTF en Europe à $ 9,81 et le JKM en Asie à $ 11,52. La Russie quant à elle a exporté 31 Mt de GNL, dont 15,8 Mt vers l’Europe (– 1,9 %).
❚ Le Norvégien Equinor a signé un accord de livraison de quinze ans pour € 50 milliards de gaz naturel avec l’allemand SEFE (l’ex-Gazprom-Allemagne nationalisé il y a un an). Ceci représenterait un tiers de la demande industrielle de l’Allemagne.
❚ Malgré l’offensive de l’hiver, le prix du gaz européen sur le TTF dépassait à peine les € 30 le MWh le 11 janvier, la moitié de ce qu’il coûtait il y a un an. Les réservoirs européens sont encore pleins à 83 % d’un plus haut historique. On devrait finir l’hiver autour de 50/55 %.