Par Philippe Chalmin

Il est difficile, en ce début d’été, d’échapper aux soubresauts de la situation politique française, des élections européennes et de la victoire du RN à la dissolution puis à des élections législatives donnant la première place au Nouveau Front populaire. Ce furent là bien « quelques semaines qui ont changé la France ».
CyclOpe n’a pas vocation à commenter les avatars de la scène politique française dont l’influence de toute manière sur la conjoncture des marchés internationaux est relativement faible. Le seul résultat de ce triste épisode sera un affaiblissement de la parole française sur les scènes européenne et internationale. La France va peser peu dans le grand mercato européen ; la force de son soutien à l’Ukraine face aux doutes allemands va s’en trouver réduite ; en Afrique, la politique française risque de devenir un peu plus illisible à l’heure de toute manière du retrait de nombre d’entreprises à commencer par les banques. Une chose est sûre : l’imbroglio politique français fait le jeu de Poutine que ce soit en Ukraine ou en Afrique, tout comme d’ailleurs l’ambiguïté hongroise illustrée par la visite d’Orban à Moscou, quelques heures seulement après l’accession de la Hongrie à la présidence tournante de l’UE (et Jordan Bardella vient de prendre la présidence du nouveau groupe Patriotes organisé par Orban au Parlement européen).
Ajoutons à cette faiblesse européenne, celle des États-Unis avec les élections du 5 novembre dont Donald Trump est désormais le favori après le feu vert de la Cour suprême et surtout les inquiétudes sur la santé de Joe Biden qui en est réduit à faire chaque jour un test cognitif !
Par contre, tant les États-Unis que l’Europe ont fait preuve de fermeté vis-à-vis de la Chine sur le dossier des véhicules électriques. Cela n’empêche pas que leur dépendance reste forte sur les matières premières
« électriques ». Mais alors que les tensions sur le cuivre se sont quelque peu calmées, il faut souligner que tant le cobalt que le lithium continuent à se situer à des niveaux déprimés. En fait, sur le premier semestre 2024, le métal qui a connu la conjoncture la plus favorable a été l’étain grâce à la bonne santé du secteur des semi-conducteurs.
Pour le reste, c’est encore le petit-déjeuner qui fait des siennes avec le record du jus d’orange, la fermeté du cacao, du café et même du sucre alors que le blé profite un peu d’aléas climatiques en Europe (en France en particulier) et en Russie.
L’été promet en tout cas d’être agité avec la poursuite du feuilleton français, les interrogations sur la candidature Biden, les tensions autour de Taïwan, la poursuite des guerres en Ukraine, à Gaza, au Soudan…
À ce compte, on ne s’étonnera pas de la bonne tenue du marché de l’or, le baromètre des temps heureux et… malheureux.