Energie

❚ Malgré la baisse du prix du pétrole, l’OPEP devrait augmenter sa production le 1er décembre. Il se dit que l’Arabie saoudite aurait abandonné son objectif de prix de $ 100 le baril.

❚ Aux Etats-Unis, la référence au prix du baril de pétrole WTI à Cushing dans l’Oklahoma semble de moins en moins pertinente. Avec le développement des exportations la référence est celle du terminal d’exportation Magellan East Houston (MEH). Les contrats du WTI à Houston du CME et de l’ICE ont considérablement augmenté leurs volumes.

❚ Les problèmes autour de la Banque centrale semblant résolus, la Lybie a repris sa production et ses exportations de pétrole. En septembre, les exportations lybiennes étaient tombées à 460 000 bj. La production devrait remonter à 1,2 mbj, ce qui impliquerait un retour de 700 000 bj sur le marché mondial.

❚ Sur les neuf premiers mois de l’année, les importations asiatiques de pétrole ont reculé de 200 000 bj à 26,9 mbj, ce qui fragilise un peu plus les prévisions fort optimistes de l’OPEP. Rappelons que l’OPEP+ doit normalement augmenter sa production de 180 000 bj au 1er décembre.

❚ L’AIE anticipe une demande mondiale de gaz naturel au niveau record de 4 200 bcm (milliards de mètres cube) en hausse de 2,5 % en 2024. L’offre de GNL devrait augmenter de 6 %.

❚ La dernière centrale thermique à charbon du Royaume-Uni, celle de Ratcliffe on soar dans les Midlands a été fermée. C’est en 1882 à Londres qu’avait été ouverte la première centrale à charbon au monde.

❚ Au deuxième trimestre 2024, l’Europe a importé 13 bcm de gaz naturel de Russie (pour un montant de l’ordre de € 10 milliards) et seulement 9,5 bcm de GNL des Etats-Unis.

❚ Tenant compte d’une augmentation probable de 1,8 mbj de la production de pétrole des pays extérieurs à l’OPEP+, des dirigeants de Trafigura parlent d’un baril de Brent à $ 60 dans un proche avenir tandis que ceux de Gunvor voient l’équilibre autour de $ 70. L’OPEP a réduit sa prévision de croissance de la demande en 2024 à 2,03 mbj contre 2,11 mbj précédemment. L’AIE est par contre à 900 000 bj et à 950 000 bj pour 2025. Par contre, l’EIA américaine est plus optimiste tablant sur une hausse de la demande de 1 mbj, mais sur un déficit du marché de 900 000 bj et donc sur un retour des prix du Brent à $ 80 !

❚ Sur les huit premiers mois de 2024, la Chine a importé 10,98 mbj de pétrole en moyenne, 390 000 bj de moins qu’en 2023. Et on estime que les stocks, publiés et privés, ont augmenté d’au moins 800 000 bj. La réalité est probablement celle d’une baisse de la consommation chinoise effective de pétrole. Sur les huit premiers mois de l’année, le raffinage à 14,14 mbj est en baisse de 1,2 %. En août, les importations de l’ensemble de l’Asie étaient stagnantes à 27,05 mbj.

❚ Sur le long terme, l’OPEP reste très optimiste sur la demande mondiale de pétrole : 118,9 mbj en 2045 et 120,1 mbj en 20250. Quel contraste avec la prévision de BP pour 2050 (75 mbj) et même d’Exxon (100 mbj). A plus court terme, l’OPEP avance 111 mbj en 2028 et 112,3 mbj en 2029. En 2050, l’OPEP+ représenterait 52 % de la production mondiale contre 49 % en 2023.

❚ Forte baisse des marges de raffinage de pétrole revenues à leurs niveaux déprimés de 2020/2021. En Europe, fin août, les marges sur le diesel étaient de $ 13 le baril contre $ 38 en août 2023. Pour l’essence, elles étaient de $ 12 contre $ 31 un an plus tôt. Ceci est lié à l’arrivée de 1,5 mbj de nouvelles capacités de raffinage en particulier au Moyen-Orient.

❚ Dans son budget 2025, l’Azebaïdjan a mis le baril de pétrole à $ 70 contre $ 75 pour 2024.

❚ D’après l’EIA américaine, le prix moyen du gaz naturel du Henry Hub sera de $ 2,19 le mbtu. En 2025, la précision est de $ 3,14.

❚ Le Bangladesh qui a importé 5,2 Mt de GNL en 2023 a des retards de paiement de $ 600 millons vis-à-vis de ses fournisseurs.

Minerais et métaux

❚ BHP estime qu’à l’horizon 2050, les « data centers » représenteront une demande supplémentaire de cuivre de 3,4 Mt soit 6 à 7 % de la demande mondiale contre 1 % aujourd’hui. La demande de cuivre serait alors de 52,5 Mt contre 30,4 Mt en 2021. Pendant ce temps, Goldman Sachs a diminué de $ 15 000 à $ 10 100 sa prévision de prix moyen du cuivre en 2025.

❚ Légère remontée des prix du lithium à la suite de l’annonce de la réduction (à confirmer) de la production de la mine de Yiehun que possède le fabricant de batteries CATL en Chine. Citi pense que les cours du carbonate de lithium pourraient augmenter de 25 % d’ici la fin de l’année.

❚ En août, l’Inde a importé un record de $ 10 milliards d’or soit 131 tonnes grâce en particulier à une diminution de 9 % des droits de douane. L’Inde représente un tiers de la demande mondiale de la bijouterie en or.

❚ Parmi les métaux sensibles, le gallium continue à avoir des prix rendus à la suite du contrôle des exportations mis en place par la Chine qui contrôle 98 % de la production.

❚ L’un des sujets majeurs de l’élection américaine est l’OPA de Nippon Steel sur US Steel. Même si l’acier américain ne pèse plus très lourd on est là dans le champ du symbole (Biden y est opposé, Trump est plus ambigu).

❚ D’après le WPIC, le marché mondial du platine serait en déficit de 1 million d’onces en 2024 contre une prévision précédente d’un déficit de 476 000 onces. On note en particulier une forte hausse d’achats de lingots de platine par les particuliers en Chine.

❚ Vladimir Poutine menace en réaction aux sanctions occidentales de limiter les exportations russes d’uranium, de titane et de nickel. On peut penser aussi au palladium.

❚ L’Indonésie vient d’inaugurer une raffinerie de cuivre d’une capacité de 900 000 tonnes de concentrés. Les exportations de concentrés indonésiens sont limitées aux seules entreprises qui s’engagent dans le raffinage local.

❚ Sur les huit premiers mois de l’année, la Chine a produit 28,91 Mt d’aluminium, en hausse de 5,1 %. Elle a produit un total de 52 Mt de 10 métaux non ferreux (+ 5,4 %) : aluminium, mercure, magnésium, titane.

❚ L’étain continue à être le plis performant de tous les métaux non ferreux en hausse de 25 % depuis le début de l’année. Cela est dû à l’arrêt de la production de la mine de Man Maw (7 % de la production minière mondiale) dans l’État birman de Wa, pratiquement indépendant des autorités birmanes, et qui exporte ses concentrés sur la Chine.

❚ Création de la Minerals Security Partnership, une coalition de 14 pays qui s’est réunie durant l’Assemblée générale de l’ONU à New York dont l’objectif est de participer au financement de projets miniers afin de limiter le poids de la Chine. Un premier projet de nickel en Tanzanie est en orbite.

❚ L’ILZSG anticipe un déficit mondial du marché du zinc de 164 000 tonnes en 2024. En avril, la prévision était celle d’un excédent de 56 000 tonnes. Depuis le début de l’année, le prix du zinc est en hausse de 16,5 %. Pour 2025, l’ILZSG anticipe un excédent de 148 000 tonnes. Pour le plomb, l’excédent mondial serait de 63 000 tonnes en 2024 et de 121 000 tonnes en 2025.

Grains et agriculture tempérée

❚ La récolte américaine de maïs devrait être la deuxième plus inquiétante de l’histoire à 15,1 milliards de boisseaux d’après l’USDA.

❚ Le GASC égyptien a acheté en négociations directes 430 000 tonnes de blé russe avec le négociant russe OZK. L’achat se serait fait à $ 235 la tonne (fob ou cf n’est pas précisé…). Le blé russe fob se traite à $ 216 la tonne. Un peu plus tard, le GASC a annoncé avoir signé un contrat portant sur 3,12 Mt à raison de 510 000 t/mois sur nov./avril. Il serait exécuté par une joint venture entre le GASC et un négociant pour l’instant non connu, mais qui pourrait être celui qui a réalisé l’opération des 430 000 tonnes en octobre. Il se dit en fait que ce serait indirectement l’État russe.

❚ Sur 2024/2025, l’Argentine pourrait exporter 101,5 Mt de grains (soja, maïs, blé…) au plus haut depuis quatre campagnes.

❚ D’après France AgriMer, la France pourrait n’exporter que 4 Mt de blé en dehors de l’UE en 2024/2025, 61 % de moins que la saison précédente. 6 Mt seraient exportés à l’intérieur de l’UE.

❚ Le Brésil pourrait produire 166,2 Mt de soja en 2024/2025 d’après la CONAB, une hausse de 13 % par rapport à la campagne précédente. Au total, le Brésil produirait un record de 327 Mt de grains contre 302 Mt en 2023/2024.

❚ La production espagnole d’huile d’olive pour 2024/2025 serait en nette reprise après la catastrophique campagne de 2023/2024 : + 48 % à 1,26 Mt.

❚ Flambée des prix du beurre liée à une plus forte demande (États-Unis, Chine) et à quelques maladies (FCO en Europe). En août, la moyenne mondiale calculée par la FAO était à € 6 629 la tonne (+ 54 % en un an). Aux enchères de Fonterra en Nouvelle-Zélande, on était à $ 6 915 (+ 17 % depuis janvier). La situation la plus tendue est en Europe (€ 7 275, + 65 %) et surtout en France (€ 7 850 sur le marché spot). Les exportations néo-zélandaises et européennes sont en baisse au premier semestre respectivement de 10 % et 6 % et les importations chinoises en hausse de 10 %.

Produits tropicaux

❚ Les stocks mondiaux de cacao sont au plus bas depuis cinquante ans après l’ICCO à 1,32 Mt soit un ratio aux broyages de 27 %. Pour 2023/2024, l’ICCO estime la production mondiale à 4 332 000 tonnes pour des broyages de 4 751 000 tonnes.

❚ Sur le premier semestre de la campagne 2024/2025, le Brésil a exporté 15,12 Mt de sucre, un montant record. Sur janvier-août, les exportations sont estimées à 23,35 Mt, 6,7 Mt de plus que la moyenne des dernières années.

❚ La mise en place par l’UE de la directive sur la déforestation qui touche les importations de café, cacao, huile de palme, caoutchouc, soja et viande bovine et qui doit être effective à la fin de l’année paraît de plus en plus problématique. L’ICO, l’organisation internationale du café, demande un report de son application. Finalement, la Commission a proposé de repousser d’un an la mise en œuvre du texte. Mais il faut l’aval du Parlement européen qui n’est pas acquis, nombre de députés verts et de gauche, craignant un détricotage du texte si celui-ci venait à être discuté à nouveau en séance.

❚ Sur la campagne 2023/2024, le Ghana aurait perdu 166 000 tonnes de cacao exportées en contrebande vers les pays voisins (Togo, Burkina Faso, Mali) du fait des retards de paiement du Cocobad.

❚ Le jus d’orange congelé à New York a franchi la barre symbolique des $ 5/lb soit une hausse de 60 % depuis le début de l’année. La raison en est la sécheresse au Brésil et le développement de la maladie du «dragon jaune». La production brésilienne serait en baisse d’au moins 25 %. Remarquons que les cours du jus de pomme sont aussi en hausse à la suite de gelées en Pologne.

❚ La pénurie de cacao disponible en fin de campagne a provoqué des divergences entre les marchés de Londres et de New York. Il y a un peu plus de disponibilités à Londres, mais il s’agit de fèves du Cameroun de trois ans d’âge.