La Chine devient la clef du marché mondial des céréales. Sur la campagne 2020/2021, ses importations de maïs dépassent certainement les 20 mt (17 mt étaient enregistrées à la mi-novembre). Il faut y ajouter 15 mt d’orge et de sorgho et 9 mt de blé. Au total, on pourrait se rapprocher de 50 mt (ce qu’importait l’URSS en 1980…).
D’après la CNUCED, en 2019, le Brésil a pour la première fois dépassé les États-Unis comme premier exportateur mondial de grains (céréales et oléagineux).
Alors que la Chine continue à aligner des records de production d’aluminium, CRU anticipe un excédent mondial de 3,2 mt en 2020 (exactement la production chinoise en octobre !). Ceci étant, la Chine est devenue importatrice (766 000 tonnes sur les neuf premiers mois de 2020). Et pour l’instant, c’est la demande chinoise qui pousse les prix.
L’Inde serait sur le point de relancer son programme de subventions à l’exportation de 6 mt de sucre en 2020/2021. L’année dernière, la subvention avait été de $ 142 la tonne et l’Inde avait exporté 5,7 mt de sucre.
D’après le World Platinum Investment Council, le marché du platine, sera déficitaire de 1,2 million d’onces en 2020 (sur un marché de 8 millions d’onces). La production diminuerait de 8,3 à 6,7 millions d’onces.
En 2020, les ETF auront accumulé 350 millions d’onces d’argent portant leur stock à 1,1 milliard d’onces, soit l’équivalent d’un an de consommation, ce qui explique les 40 % de hausse du prix de l’argent en 2020.
Hausse des prix du cobalt en Chine à $ 18/lb (contre $ 15,5 sur le marché international) liée à la constitution d’un stock stratégique estimé à 2 000 tonnes supplémentaires. La Chine aurait déjà un stock de 5 000 à 7 000 tonnes pour une capacité métallurgique de 20 000 tonnes.
Goldman Sachs est plus « bullish » que jamais avec une hausse de 27 % du GSCI sur les douze mois à venir : 19,2 % pour les métaux précieux, 40 % pour l’énergie, 3 % pour les métaux non ferreux et une chute de 1 % pour l’agriculture. GS place l’or à $ 2 300 l’once et l’argent à $ 30.
Rebond de la production mondiale d’acier en octobre à 162 mt (+ 7 % en rythme annuel). Certes, il y a les 92,2 mt de la Chine (+ 12,7 %), mais aussi l’Allemagne (+ 3,1 %), l’Inde (+ 0,9 %). La WSA a revisé à seulement – 2,4 % la baisse de la demande mondiale en 2020.
Le 11 novembre, un diamant rose de 14,8 carats « The Spirit of the Rose » a été vendu à Genève pour $ 40 millions. C’était quelques jours après la fermeture par Rio Tinto de la mine australienne d’Argyle qui produisait 90 % des diamants roses au monde (Le « Spirit of the Rose » avait été produit en Russie par Alrosa). Par ailleurs, sur le marché du diamant, l’ouverture des relations diplomatiques entre Israël et les Émirats pourrait créer un axe direct Israël/Dubaï qui à terme concurrencera Anvers.
D’après la Rabobank, la Chine augmenterait son cheptel porcin de 10 % en 2021, ce qui l’amènerait à 80 % de son niveau d’avant la peste porcine africaine.
Malgré l’impact des vaccins sur le marché de l’or, il y a encore des optimistes : Citibank anticipe un prix moyen de $ 2 100 l’once en 2021 et de $ 2 200 en 2022. Par contre, Macquarie parle de $ 1 550 à la fin de 2021 !
Légère baisse de la surface mondiale de cultures OGM à 190,4 millions d’hectares à plus de 90 % dans cinq pays : les États-Unis (71), le Brésil (58), l’Argentine (24), le Canada (12) et l’Inde (11). En termes de productions, le soja (92) devance le maïs (60), le coton (25) et le colza/canola (10).
Le divorce entre l’évolution des marchés et les fondamentaux se poursuit pour les métaux qui tous s’affichent en forte hausse. Pourtant, l’ILZSG estime à 186 000 tonnes l’excédent de plomb sur les neuf premiers mois de l’année et l’INSG chiffre celui du nickel à 109 000 tonnes. À l’inverse, pour le cuivre, l’ICSG parle d’un déficit de 293 000 tonnes sur huit mois et pour l’étain le WBMS l’estime à 17 800 tonnes. Fin novembre, à plus de $ 7 700 la tonne, le cuivre était en hausse de 75 % par rapport aux minima de mars ($ 4 371). Sur le LME, des options sont déjà cotées avec des prix d’exercice en 2021 de $ 10 000 ! Chez Goldman Sachs, on pense que le record historique du cuivre ($ 10 162 en 2011) pourrait être approché en 2022.
La Côte d’Ivoire a du mal à vendre son cacao et est très en retard sur son programme habituel de vente. Manifestement, l’industrie cherche à éviter la contribution supplémentaire de revenu de $ 400 la tonne (LID : living income differential). Herschey a ainsi filiéré des tonnages importants sur le marché à terme de New York. En réaction, le CCI ivoirien et le Cocobod ghanéen ont annulé tous les programmes de traçabilité mis en place par Hershey. Mars et Olma sont aussi concernés.
L’Australie devrait produire sa deuxième récolte de blé la plus importante de l’histoire à 31,17 mt. À cela s’ajoute un record de 11,96 mt d’orge.
Alors qu’en France on annonce la fermeture de « la ferme des 1 000 vaches », le principal producteur de porc en Chine, Muyuan foods, annonce l’ouverture du plus gros élevage porcin au monde avec à terme 84 000 truies, dix fois plus que la moyenne des élevages industriels américains.
Rio Tinto, qui se cherche un nouveau CEO, est confronté à la fronde de ses actionnaires minoritaires et du gouvernement mongol à propos de sa mine géante de cuivre d’Oyutolgoi. La mine qui était à l’origine à ciel ouvert passe à sa deuxième phase souterraine : le budget initial en était de $ 5,3 milliards, il serait maintenant de $ 7,1 milliards
Brèves énergie
La seule annonce du vaccin de Pfizer a propulsé les marchés à la hausse : le 9 novembre au matin, le pétrole a ainsi bondi de 7 %.
La chine diminue ses achats de charbon en Australie. Ceci a provoqué une baisse du prix du charbon à coke (– 25 % en un mois à $ 101 la tonne). Par contre, le marché du charbon vapeur a été moins touché dans la mesure où l’Australie a trouvé de nouveaux débouchés vers l’Inde, le Japon et la Corée. Pour le charbon à coke, la Chine a augmenté ses achats en Mongolie, en Russie et s’intéresse même aux États-Unis : le prix du charbon à coke fob Hampion Roads est passé de $ 107 à $ 120 la tonne en un mois. Par contre, en Chine sur le marché à terme de Dalian, le charbon à coke cotait fin novembre $ 211 !
D’après l’EIA, la production de pétrole des États-Unis devrait diminuer de 860 000 bj en 2020 à 11,39 mbj. En 2021, la production diminuerait encore de 290 000 bj à 11,1 mbj. En 2020, la consommation américaine a diminué de 2,38 mbj à 18,16 mbj de pétrole et fiouls liquides. L’EIA anticipe un prix moyen du Brent en 2021 de $ 47 le baril. La prévision de Vitol est de $ 50.
Equinor estime que le « peak demand » pour le pétrole interviendra vers 2027/2028 un peu au-dessus de 100 mbj et qu’en 2050 on sera à 88 mbj.
Il semblerait que le marché du GNL en Asie ait déjà atteint son pic saisonnier ($ 7,50 le mbtu fin octobre). Depuis, le marché s’est plutôt retrouvé autour de $ 6,50.
En novembre, la Russie a produit pour la première fois depuis avril plus de 10 mbj de pétrole et de condensé de gaz. Ces derniers (700 à 800 000 bj) ne sont pas intégrés dans le quota OPEP+ qui est de 9 mbj pour la Russie.
Un sondage réalisé par Reuter auprès de 40 analystes donne un prix moyen du baril de pétrole Brent de $ 49,35 en 2021. Le WTI serait à $ 46,40.
Finalement, les pays de l’OPEP+ se sont mis d’accord pour une légère augmentation de 500 000 bj de leurs quotas de pétrole à compter du 1er janvier.