Energie
❚ D’après l’OPEP, la demande mondiale de pétrole augmenterait de 1,45 mbj en 2025 et de 1,43 mbj en 2026, le patron d’Aremco saoudienne parle de 1,3 mbj. Pour l’AIE, la demande augmenterait de 1,05 mbj en 2025. L’AIE est beaucoup plus pessimiste même si sa prévision pour le prix du baril de Brent en 2025 est relativement haute ($ 75 mais $ 66 pour 2026). Pour l’AIE, la production en 2025 sera de 104,4 mbj pour une demande de 104,1 mbj : un marché en excédent donc…
❚ Les nouvelles sanctions américaines portant sur des tankers risquent d’affecter tout particulièrement les exportations de pétrole russe de l’Arctique, des qualités de pétrole léger qui étaient appréciées sur les marchés. Par ailleurs, les taux de fret tankers sur les routes les plus concernées par les sanctions ont presque doublé en quelques heures.
❚ L’Agence américaine de l’énergie (EIA) prévoit en 2025 une production américaine de gaz naturel de 104 milliards de pieds cubes/jour (bcfd). La consommation américaine serait de 90,6 bcfd et les exportations de GNL atteindraient 14,1 bcfd (et 16,2 en 2026).
❚ En 2024, les échanges mondiaux de charbon par mer ont été de 1 279 Mt. Les importations européennes ont encore diminué à 88,5 Mt, pour l’essentiel du charbon à coke.
❚ Pour la première fois, le raffinage de pétrole a diminué en Chine de 1,6 % à 14,13 mbj. Le déclin a été le plus marqué chez les raffineurs indépendants du Shandong (les « teapots » refineries). La production de pétrole en Chine a été de 4,24 mbj.
❚ En Chine, la production d’électricité thermique, pour l’essentiel au charbon, a augmenté de 1,4 % en 2024. La Chine a produit en 2024, 4,76 milliards de tonnes de charbon (+ 1,3 %) et l’objectif est de 4,8 Mt pour 2025.
❚ En 2024, les exportations par mer de pétrole russe ont diminué de 10 %, pour l’essentiel de produits pétroliers. Les exportations de produits se sont élevées à 113,7 Mt (plus ou moins 2,3 mbj) en baisse de 9,1 %.
❚ Les importations de GNL, en Chine, ont frôlé un record en 2024 à 76,65 Mt (+ 7,7 %). Au total, les importations de gaz naturel ont atteint 131,7 Mt (+ 9,9 %). Elles devraient augmenter de 10 % en 2023.
❚ A priori, les États-Unis vont cesser d’importer du pétrole vénézuélien. En 2024, le Venezuela a exporté 220 000 bj vers les États-Unis.
❚ En 2024, la Russie a produit 10,32 mbj de pétrole
(– 2,8 %). La production de gaz naturel a augmenté de 7,6 % à 685 milliards de mètres cubes (bcm). Les exportations de GNL ont augmenté de 4 % à 47,2 bcm. Les revenus du pétrole et du gaz ont été de $ 108 milliards (+ 26 %) et représentent 30 % du budget russe.
❚ Le gouvernement américain a un peu adouci la pilule des tarifs douaniers : le pétrole canadien ne sera taxé qu’à 10 % contre 25 % pour les produits énergétiques en provenance du Mexique. Au total, le pétrole brut provenant du Mexique et surtout du Canada représentait 28 % du mix des raffineurs américains en 2023. Et le WTI, trop léger, ne peut totalement remplacer ces pétroles lourds. Début janvier, le Canada exportait 3,72 mbj sur les États-Unis. La conséquence pourrait en être une augmentation des prix à la pompe de 20 à 25 cents le gallon, notamment dans le Midwest.
❚ Vitol est optimiste pour la demande mondiale de pétrole : 110 mbj vers 2030 et 105 mbj encore en 2040. À titre de comparaison, BP anticipe 91,4 mbj en 2040.
❚ En 2024, l’Allemagne a importé du GNL russe en passant par ses voisins : on parle de 58 méthaniers passés par Dunkerque.
❚ L’OPEP+ maintient le principe d’une augmentation de ses quotas de pétrole à compter du 1er avril. Pour l’instant, l’OPEP+ a des coupures de 5,85 mbj. Normalement, en avril, la production devrait augmenter de 138 000 bj en avril.
❚ Donald Trump s’attaque à l’Iran et veut « réduire à zéro » ses exportations de pétrole (qui ont rapporté à l’Iran $ 53 milliards en 2023). La loi « Stop Harboring Iranian Petroleum » (SHIP) de 2024 lui donne des marges de manœuvre vis-à-vis des ports et des raffineries traitant du pétrole iranien.
❚ Un bon exemple des arbitrages entre l’Europe et l’Asie pour le GNL, bien loin des polémiques autour de Trump. Au moins six méthaniers ayant chargé dans le Golfe (d’Amérique ?) faisaient route dans l’Atlantique vers la Chine, la Corée, la Thaïlande et Singapour. Sur le marché spot asiatique, le GNL cotait $ 13,90 le mbtu. Au même moment, le TTF cotait € 47,40 le MWh soit $ 14,27 le mbtu. Entre le 6 et le 14 janvier, les négociants (Glencore notamment dans ce cas) ont dérouté les navires vers l’Europe et la Turquie ! En janvier, l’Europe a importé presque tout le GNL américain exporté : 86 % des 8,46 Mt exportés. En janvier, la moyenne du TTF a été de 14,67 le btu contre $ 14,16 pour le JKM.
❚ Les sanctions américaines sur les tankers qui transportent du pétrole russe ont provoqué une forte hausse du fret tankers. Un VLCC (2 millions de barils sur Golfe/Chine sont passés de $ 7 à $ 10 millions.
❚ Curieusement, « Big Oil » (les grandes compagnies comme Exxon ou Chevron) sont plutôt opposés à la sortie des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Elles craignent l’incertitude des changements de réglementation.
❚ En 2024, le mix électrique de l’UE a vu la part du solaire passer de 11 %. L’éolien a pesé 17,4 %, le gaz naturel 15,7 % et le charbon pour la première fois moins de 10 %. le nucléaire reste la principale source avec 23,7 %.
❚ Avec l’hiver froid en Europe, les stocks de gaz en Europe pourraient au début du printemps n’être que de 30/35 % contre 58 % en 2024. Cela représente 12 bcm (milliards de mètres cubes) soit 120 méthaniers supplémentaires à importer. De ce fait, les prix resteront tendus avec des prévisions de € 50/MWh au début de l’été (Rabobank prévoit seulement € 34/37). D’après Energy Aspects, la demande européenne de GNL augmenterait en 2025 de 14 Mt à 101 Mt. La demande asiatique n’augmenterait que de 2 % à 280 Mt. Rabobank anticipe un prix moyen du GNL en Asie à $ 12,65 le mbtu ($ 11,97 en 2024).
❚ En 2025, le marché mondial du GNL augmenterait de 18 Mt à 410,6 Mt.
❚ Les tensions sur le gaz en Europe poussent à nouveau à utiliser plus de charbon. Au deuxième semestre 2024, le gaz sur le TTF était à € 6,20 le MWh au-dessus du « coal switching price » (le seuil de rentabilité du charbon pour produire de l’électricité). En janvier 2025, on était à € 13 et les courbes forward du TTF donnent € 14,70 pour 2025.
❚ L’effondrement des taux de fret des méthaniers est spectaculaire avec l’arrivée de nouvelles unités. Sur le marché spot (relativement marginal), il se dit à New York que le taux journalier est inférieur au prix d’une chambre d’hôtel de luxe !
Minerais et métaux
❚ D’après un sondage par Reuters, le prix moyen du cuivre en 2025 serait de $ 9 425 la tonne avec un excédent mondial de 28 000 tonnes. Celui de l’aluminium serait de $ 2 574 avec un déficit anecdotique de 8 000 tonnes. Le zinc vaudrait $ 2 895 avec un excellent de 147 000 tonnes.
❚ Les troubles dans la région de Goma sont en partie financés par l’extraction illégale de minerais. Le M23 contrôle notamment les gisements de coltan de Rubaya. Tout est exporté ensuite par le Rwanda (qui aurait des « exportations » de l’ordre de $ 1 milliard par an). La rébellion a aussi pris le contrôle de Lumbishi dans le sud Kivu riche en or, tourmaline, étain, tungstène et coltan…
❚ Vale a produit un record de 328 Mt de minerai de fer en 2024 (+ 2 %).
❚ Record du prix de l’or à $ 2 814 l’once sur fond d’augmentation des stocks physiques aux États-Unis : 30 millions d’onces au Comex (pour une valeur de $ 85 milliards).
❚ D’après le World Gold Council, la demande mondiale de l’or a augmenté de 1 % en 2024 à
4 974 tonnes. Les banques centrales ont acheté plus de 1 000 tonnes et la demande pour l’investissement s’est élevée à 1 180 tonnes.
❚ Le sondage Reuters de janvier donne les résultats suivants :
Hausse moyenne (%) 2025
Aluminium + 6,3
Zinc + 4,2
Cuivre + 3
Nickel – 3,3
étain + 2,6
Plomb – 1
❚ Parmi les premières mesures prises par la Chine pour contrer les tarifs américains, on trouve des restrictions aux exportations de métaux comme le tungstène, le bismuth, l’indium et le molybdène.
❚ En 2024, d’après l’agence chilienne Cochilco, le Chili a représenté 23,6 % de la production mondiale de cuivre. La production devrait atteindre un pic de 6,07 Mt en 2027. Ensuite, la production diminuerait faute de nouveaux investissements au moins jusqu’en 2034. À ce moment-là, la RDC sera le deuxième producteur mondial (13,6 %) devant le Pérou (10,2 %).
❚ L’UE se préparerait à mettre en place un embargo total sur l’aluminium russe dans le cadre du 16e paquet de sanctions sur la Russie.
❚ Barrick a décidé d’arrêter ses opérations au Mali après le « prélèvement » de trois tonnes d’or par les autorités maliennes (valeur : $ 245 millions).
❚ La production d’acier en Chine a baissé de 1,7 % en 2024 à 1 005 Mt (le record restera – probablement à jamais – de 1 065 Mt en 2020). Les exportations ont été de 110,7 Mt.
❚ Les autorités indonésiennes s’apprêteraient à diminuer de 40 millions de tonnes (de 240 à 200 millions) les quotas de production de minerai de nickel. Entre 2017 et 2023, la production de métal est passée de 358 000 à 2,2 Mt, ce qui représente 57 % de la production mondiale ! De nickel de Classe II (notamment npi), la production est passée à la Classe I (sulfate et métal raffiné). D’après BMI, la production indonésienne atteindra 2,38 Mt en 2025, soit 62 % du total mondial.
❚ En 2024, la demande d’or en Chine a diminué de 9,58 % à 985 tonnes : la joaillerie a reculé de 24,7 % à 532 tonnes, alors que l’achat de pièces et lingots a augmenté de 24,5 % à 373 tonnes. La production chinoise d’or a été de 534 tonnes (377 tonnes à partir de minerai chinois et 156 tonnes à partir de minerai importé).
❚ Le fonds public saoudien Manara Metals va prendre 10 à 20 % du projet Reko Diq de Barrick Gold au Pakistan. Ce projet de $ 9 milliards pourrait produire à terme 400 000 t de cuivre et
500 000 onces d’or. Manara achèterait une partie du capital détenu par l’État pakistanais.
❚ On aurait découvert ce qui pourrait être le plus grand gisement de cuivre au monde : on parle de 150 millions de tonnes en Chine sur le plateau tibétain.
Grains et agriculture tempérée
❚ Le brésil va faire une récolte exceptionnelle de soja : la CONAB parle maintenant de 166,3 Mt (+ 12,6 % sur 2023/2024), mais certaines estimations privées vont jusqu’à 173 Mt. le Brésil produirait aussi 130 Mt de maïs.
❚ Le Conseil international des Grains estime la production mondiale de blé 2024/2025 à 796 Mt avec notamment 81,3 Mt pour la Russie et 31,9 Mt pour l’Australie. Pour 2025/2026, le CIG anticipe 805 Mt. Pour le maïs, le CIG estime 2024/2025 à
1 219 Mt avec une révision en baisse aux États-Unis à 377,6 Mt.
❚ En 2024, la Chine a importé 105 Mt de graines de soja, mais la part des États-Unis a fortement baissé : 22,13 Mt contre 74,65 Mt pour le Brésil, 21 % contre 71 % ! L’Argentine a expédié 4,1 Mt. Sur le total des importations en provenance du Brésil, Olam, Cargill et ADM en représentent le tiers.
❚ En Égypte, c’est désormais le Mostakbal Mist qui a remplacé le GASC pour les grands achats de blé en particulier à la Russie. En 2024, l’Égypte a importé 14,7 Mt de blé à 74,3 % en provenance de Russie. Le Mostakbal Mist, fondé en 2022, est le bras économique de l’armée de l’air égyptienne…
❚ Avec le retour de l’Inde sur le marché mondial, les exportations thaïlandaises de riz devraient diminuer de 24 % à 7,5 Mt (9,95 Mt en 2024).
❚ D’après le ministre russe de l’Agriculture, les exportations russes de céréales devraient diminuer de 20 % en 2024/2025 à 57 Mt. Sur la première moitié de l’année, la Russie a exporté 37 Mt. L’USDA maintient sa prévision d’exportations russes de blé de 46 Mt.
❚ À la suite de la hausse des prix domestiques du riz, le Japon a ouvert sa réserve stratégique. Les prix ont augmenté de 55 % entre 2023 et 2024 ($ 153 le sac de 60 kg (soit $ 2 500 la tonne !).
❚ En 2024, la Chine a produit un record de 706 Mt de céréales (+ 11 Mt). La production est si abondante que la Chine commence à remettre sur le marché des cargaisons déjà achetées (on parle de 600 000 tonnes de blé australien).
Produits tropicaux
❚ En 2024, le Brésil a exporté un record de 50,4 millions de sacs de café (+ 28 %), dont 46,3 ms de café vert (+ 30,2 %), le reste étant du café « industrialisé » (pour l’essentiel soluble).
❚ L’Inde autoriserait l’exportation de 1 Mt de sucre pour la saison actuelle. Pourtant, la production ne serait que de 27 Mt (– 15,3 %) contre 29 Mt de consommation domestique. Au début de la décennie, l’Inde exportait 6,8 Mt. Wilmar a publié début janvier une estimation de production de 26,3 Mt.
❚ Sur la saison 2023/2024, le Ghana a repoussé la livraison de 370 000 tonnes de cacao. La production serait passée de 1 Mt en 2021 à moins de 550 000 tonnes en 2023/2024. Le Cocobod a fait défaut sur un prêt de campagne de $ 800 millions.
❚ Le 23 janvier, le prix du café sur l’ICE a battu un record historique à 349 cents/lb pour l’Arabica (à Londres, le Robusta était au plus haut depuis novembre à plus de $ 5 500 la tonne. Ceci est lié à des doutes quant à la récolte brésilienne et à une baisse des stocks sur l’ICE.
❚ D’après l’agence officielle brésilienne, Conab, la production du café au Brésil devrait diminuer de 4,4 % en 2025 à 51,8 millions de sacs après la sécheresse de 2024. La production d’Arabica baisserait de 12,4 % à 34,7 millions de sacs. Par contre, celle de Robusta progresserait de 17,2 % à 17,1 millions de sacs.
❚ L’Inde qui est le septième producteur mondial de café va réduire de 10 % au moins ses exportations. Sur l’année 2023/2024, l’Inde avait produit 261 000 tonnes de Robusta et 113 000 tonnes d’Arabica. Les exportations avaient atteint le niveau record de 295 000 tonnes.