❚ À la fin de la campagne 2022/2023, l’Ukraine aura exporté autant de céréales qu’en 2020/2022, soit un peu moins de 50 Mt : 29 Mt de maïs, 17 Mt de blé et un peu moins de 3 Mt d’orge. En 2023, l’Ukraine produirait 46 Mt de céréales contre 53 Mt en 2022 et surtout un record de 86 Mt en 2021. À peu près la moitié des céréales sont sorties par le corridor, un quart par le Danube et un quart par l’ouest. Tous grains confondus, les sorties par le corridor se sont élevées à 33 Mt. De manière plus récente, l’Ukraine a développé son débouché sur le Danube (les ports d’Izmail et de Reni) qui avait la capacité d’exporter 2,5 Mt par mois. Ce sont ces ports qui ont été visés par des attaques russes fin juillet.
❚ La FAO estime à 1,4 Mt l’excédent mondial de sucre en 2022/2023. La production serait de 177,5 Mt (+ 1 %) pour une demande de 176,1 Mt. Les échanges mondiaux seraient de 60,7 Mt.
❚ Sur la campagne 2022/2023, l’UE a exporté 30,8 Mt de blé contre 27,6 Mt l’année précédente. La France reste le principal exportateur avec 10,1 Mt.
❚ Le Programme alimentaire mondial se fournissait à 80 % en 2023 en blé ukrainien (contre 50 % en 2021 et 2022). Au total, sur 2022/2023, le PAM a utilisé 725 000 tonnes de blé ukrainien.
❚ Flambée des prix de l’huile d’olive à plus de € 7 le kg (€ 4 en septembre 2022) du fait de la sécheresse en Espagne : l’Espagne a produit 620 000 tonnes en 2022/2023 contre 1,5 Mt l’année précédente.
❚ En mai, la production mondiale d’acier a diminué de 5,1 % à 161 Mt : 90 Mt pour la Chine (– 7,3 %), 7,6 Mt pour le Japon (– 5 %), 11,1 Mt pour l’Inde (+ 4 %), 11,6 Mt pour l’UE-27 (– 11 %), 6,95 Mt pour les États-Unis (– 2,3 %), maïs 6,79 Mt pour la Russie (+ 8,8 %).
❚ Les prix soutenus du sucre incitent les producteurs brésiliens à arbitrer leurs exportations de la campagne 2024/2025 : au 30 juin, 4,5 Mt avaient été fixées à 20,51 cents/lb en moyenne (soit 17 % des exportations attendues. La Chine, par ailleurs, aurait acheté 3 Mt de sucre brésilien à charger pour le deuxième semestre par l’entremise de Cofa Alvean et Sucden.
❚ Fin juin, le marché du cacao a été enfin à la fête avec des prix à Londres au plus haut depuis 46 ans. Le 28 juin, Londres a clôturé à £ 2 590 (£ 2 594 en 1977, mais il faut tenir compte de l’inflation !). À New York, le cacao était à $ 3 348 au plus haut depuis sept ans. Le 19 juillet à New York, le cacao a fait encore mieux à $ 3 407. L’ICCO a augmenté sa prévision de déficit mondial pour la campagne de
60 000 tonnes à 142 000 tonnes. Les arrivées aux ports en Côte d’Ivoire sont en recul de 5 % et des pluies importantes gênent le séchage des fèves et pourraient handicaper la prochaine récolte en Afrique de l’Ouest. D’après Stonex, le ratio stock/consommation tomberait à 32,2 % au plus bas depuis 1984/1985.
❚ La Chine bat des records d’exportation d’acier avec 8,36 Mt en mai. Le Yuan a perdu de la valeur (5 %) par rapport au dollar, ce qui renforce la compétitivité de l’acier chinois. Mais surtout, la demande intérieure reste limitée, ce qui est un indicateur inquiétant de l’économie chinoise. En juin, la Chine a produit 91,1 Mt d’acier (535 Mt pour le premier semestre, + 1,3 %).
❚ Les prix du riz sont au plus haut depuis onze ans du fait de l’impact attendu d’El Niño, notamment en Inde. Ceci a été aggravé par la décision de l’Inde d’interdire les exportations de riz non-basmati pour sauvegarder le marché intérieur. L’Inde avait exporté 22 Mt de riz en 2022 (40 % du marché mondial dont 10 Mt étaient du non-basmati et des brisures. Des contrats portant sur 2 Mt de riz seraient annulés.
❚ L’impact du développement des véhicules électriques sur la demande de cuivre serait moins important qu’anticipé. CRU estime ainsi qu’une voiture électrique standard utilisera en 2030 de 51 à 56 kg de cuivre contre une précédente estimation de 65 kg. Goldamn Sachs donne 65 kg en 2030 contre 73 kg en 2022. Goldman Sachs a révisé à la baisse son estimation de la demande de cuivre pour les véhicules électriques à 2,8 Mt en 2030 (contre 3,2 Mt précédemment et 1 Mt en 2023). CRU a une estimation de 2,9 Mt pour 2030 contre 1,2 Mt en 2023.
❚ La Russie joue avec les nerfs des Occidentaux et estime que l’accord sur le corridor céréalier ne pourra être renouvelé au-delà du 17 juillet. L’une des conditions russes est que la banque agricole d’état (Rossel Khozbank) russe soit reconnectée au système SWIFT.
❚ Sur le marché intérieur américain, le sucre bat des records à 45 cents la livre sur un marché particulièrement tendu (grâce aussi aux sucrants à base de maïs). On est là au double du prix mondial.
❚ La décision chinoise de limiter les exportations de gallium et de germanium, en réaction à la décision néerlandaise d’interdire des exportations de matériel pour la fabrication de semi-conducteurs vers la Chine, a fait frémir le monde des hautes technologies. La Chine détient 94 % de la production mondiale de gallium et 83 % pour le germanium. Mais derrière, il y a les terres rares, le lithium…
❚ Pour 2023, Macquarie anticipe un excédent mondial de nickel de 196 000 tonnes, de 155 000 tonnes en 2024. Un analyste de BNP Paribas donne des chiffres encore plus élevés : 277 000 tonnes en 2023 et 305 000 tonnes e, 2024. Pour l’INSG, l’excédent sera de 293 000 tonnes en 2023 et pour Goldman Sachs il sera de 218 000 tonnes en 2023 et de 306 000 tonnes en 2024. Tous les regards se tournent vers l’Indonésie où 200 000 tonnes de capacités supplémentaires de nickel (de classe 1) sont annoncées pour la fin 2024.
❚ Pour 2023, Macquarie anticipe un excédent mondial de nickel de 196 000 tonnes, de
155 000 tonnes en 2024. Un analyste de BNP Paribas donne des chiffres encore plus élevés :
277 000 tonnes en 2023 et 305 000 tonnes en 2024. Pour l’INSG, l’excédent sera de 293 000 tonnes en 2023 et pour Goldman Sachs il sera de 218 000 tonnes en 2023 et de 306 000 tonnes en 2024. Tous les regards se tournent vers l’Indonésie où 200 000 tonnes de capacités supplémentaires de nickel (de classe 1) sont annoncées pour la fin 2024.
❚ Sur les quatre premiers mois de l’année, le marché du zinc a été excédentaire de 138 000 tonnes d’après l’ILZSG : 193 000 tonnes d’excédents en Chine et
55 000 tonnes de déficits dans le reste du monde. Pour le plomb, le marché serait déficitaire de
46 000 tonnes, mais là aussi avec excédent chinois de 44 000 tonnes et un déficit de 89 000 tonnes dans le reste du monde. Pour le cuivre, d’après l’ICSG, l’excédent aurait été de 384 000 tonnes.
❚ L’USDA anticipe une récolte mondiale de blé en 2023/2024 qui pour la première fois dépasserait les 800 Mt.
Brèves énergie
❚ Alors que certains anticipent le « peakoil » dès 2030, l’OPEP persiste à prévoir une demande mondiale de pétrole à 110 mbj en 2045.
❚ D’après Wood MacKenzie, le monde se dirige vers une surcapacité pétrochimique mondiale. Avec les investissements en cours des raffineurs chinois, la capacité mondiale de production d’éthylène et de propylène atteindrait en 2030 485,9 Mt pour une demande mondiale de 426, 8 Mt. Les excédents asiatiques pèseront sur les marges en Europe et ailleurs.
❚ En 2022, les énergies fossiles ont représenté encore 82 % de la consommation mondiale d’énergie. Les énergies renouvelables ont pesé 12 % et le nucléaire 4 %. Le charbon reste l’énergie dominante (35 % de la production d’électricité) avec une augmentation de la production mondiale de 7 % en 2022.
❚ Au sein de l’OPEP, le poids des pays arabes du Golfe ne cesse d’augmenter : Arabie saoudite, Émirats et Koweït représentent 55 % de la production de pétrole de l’OPEP contre 45 % il y a dix ans. Par contre, les deux pays africains, Angola et Nigeria, ont vu leur part diminuer de 12 % à 9 %. À l’avenir, ceci devrait s’amplifier, l’Arabie saoudite prévoyant d’augmenter sa capacité d’ici 2023 de 12 à 13 mbj, les Émirats de 4 à 5 mbj et le Koweït à 3 mbj.
❚ Le marché du GNL se réveille en Asie avec des prix qui sont remontés à $ 12 le mbtu puis à $ 10,8 à la fin juillet. Vitol anticipe une demande asiatique en 2023 de 260 Mt en hausse par rapport aux 252 Mt de 2022, mais encore loin du record de 272 Mt de 2021. Par contre, les ventes de gaz russe par gazoducs vers l’Europe se sont réduites à 12,1 bcm au premier semestre 2023 (62 bcm en 2022). En ce qui concerne le GNL, les ventes russes ont diminué au premier semestre de 9,4 % à 14,4 Mt, dont 9 Mt vers l’Europe et 5,2 Mt vers l’Asie. En Europe, les prix du GNL sont estimés autour de $ 9,30 le mbtu.
❚ L’Iran a retrouvé ses niveaux de production et d’exportation de pétrole de 2018 : en mai, plus de 3 mbj de production et des exportations de brut de 1,5 mbj d’après Kpler (1,93 mbj selon une autre source avec les condensés). En 2018, l’Iran exportait 2,5 mbj.
❚ La décision de l’Arabie saoudite et de la Russie de poursuivre leur programme de réduction de leur production de pétrole est vécue par les marchés comme un signe plutôt négatif. Au total, l’OPEP+ aura réduit sa production de 5,16 mbj et le marché, début juillet, ne bougeait pratiquement pas $ 75 le baril de Brent : un signe que la demande n’est pas là ! Pourtant, les achats chinois sont élevés (12,5 mbj en juin), mais en partie par effet d’aubaine et pour le stockage. Et l’Inde se gave de pétrole russe (1,96 mbj en mai)