❚ L’Indonésie a levé son embargo sur l’huile de palme le 20 mai, mais un quota de 10 mt est maintenu pour le marché intérieur.

❚ Sur la campagne 2022/2023, la Russie pourrait exporter 39 mt de blé (32 mt sur la campagne précédente). La production russe atteindrait 83,5 mt contre 76 mt en 2021. Le consultant Sovecon parle même de 88,6 mt et d’exportations de 41 mt. Au total, la Russie pourrait exporter 50 mt de céréales.

❚ Le Kenya, dont les réserves sont pratiquement épuisées, a autorisé l’importation de 540 000 tonnes de maïs (blanc, non-OGM) en « duty free ».

❚ L’Inde est en passe de réaliser une saison record d’exportation de sucre. À fin avril, 7,1 mt avaient déjà été exportés (4,3 mt l’année précédente) et les autorités anticipent un total de 9 mt (7,2).

❚ D’après Nornickel, le marché mondial du nickel sera en excédent de 37 000 tonnes en 2022 et de
103 000 tonnes en 2023 avec l’arrivée de nouvelles capacités de nickel de basse qualité en Indonésie. Le marché du palladium serait déficitaire seulement de 100 000 onces en 2022.

❚ En temps normal, l’Ukraine a une capacité d’exportation de 6 mt/mois de grains. En mars, elle a exporté 300 000 tonnes et en avril 1,1 mt. Il y aurait – avant la récolte – près de 20 mt dans les silos ukrainiens (aux trois quarts du maïs), 700 à 750 000 tonnes pourraient sortir par le Danube et la Roumanie. Le reste par camion ? En 2020/2022, l’Ukraine avait exporté 45 mt. Pour 2021/2022, avec une excellente récolte, on parlait de 65 mt. Il en reste 20. Pour la première fois, fin mai, un train de céréales ukrainiennes est arrivé dans un port lithuanien, via la Pologne. Avant la guerre, les capacités d’exportation ukrainiennes étaient de 6 mt. En mai, 800 000 tonnes auraient été exportées et les autorités espèrent monter au maximum à 1,5 mt. Sur la campagne 2020/2021, l’Ukraine avait exporté 44,7 mt de grains. Sur la partie du territoire contrôlé par l’Ukraine, les capacités de stockage sont de 55 mt, mais la moitié de ces capacités étaient encore pleines avant la récolte. Enfin, le 7 juin, un des principaux terminaux céréaliers de Mykolaiev a été détruit par un bombardement russe.

❚ Les premières estimations de la production australienne de blé pour 2022/2023 s’annoncent excellentes avec une troisième année consécutive au-dessus de 30 mt (25 mt en moyenne ces dix dernières années). Avec des prix autour de $ 450 la tonne fob, le niveau des emblavements est élevé et les conditions climatiques optimales.

❚ D’après Goldman Sachs, le prix du lithium devrait reculer en 2023 de $ 60 350 la tonne à $ 16 372 et celui du cobalt de $ 81 100 à $ 59 500. Ceci est lié à l’augmentation de l’offre.

❚ Sur la campagne 2021/2022, Cuba a fait sa plus mauvaise production de sucre depuis 1908 :
474 000 tonnes seulement (800 000 tonnes l’année précédente). Au plus haut, au temps de la « grande zafra » de Fidel Castro, Cuba tutoyait les 10 mt !

❚ En un an, le prix du blé fob port russe de la mer Noire a augmenté de $ 160 la tonne. La même cargaison de 25 000 tonnes vendues $ 269 la tonne le 25 mai 2021 coûtait $ 430 le 24 mai 2022.

❚ Sur les quatre premiers mois de 2022, la production mondiale d’acier a diminué de 7 % à 619 mt.

❚ D’après l’IWCC, le marché du cuivre serait à peu près à l’équilibre en 2022 : 24,75 mt de production de métal raffiné, 24,72 mt pour la demande. En 2023, on aurait un excédent de 403 000 tonnes.

❚ Au premier trimestre 2022, le marché du nickel a été déficitaire de 46 000 tonnes d’après WBMS.

Brèves énergie
❚ En avril, la production de pétrole de l’OPEP+ a été de 2,6 mbj inférieures aux quotas. À 9,16 mbj la production russe a diminué 860 000 bj par rapport au mois de mars et se situe 1,2 mbj en dessous de son quota. Le Nigeria et l’Angola sont à 413 000 bj et
290 000 bj respectivement en dessous de leurs quotas.

❚ L’Europe exporte vers les États-Unis… de l’essence. En mai, les flux ont représenté 540 000 bj. Les raffineurs profitent des prix plus élevés de l’essence outre-Atlantique où on a passé les $ 5 le gallon.

❚ La Russie a coupé ses livraisons de gaz à la Finlande. Ceci étant, le gaz ne représente que 5 % du bouquet énergétique finlandais.

❚ L’arrivée de pétrole russe bradé sur les marchés asiatiques et en particulier en Chine a provoqué une baisse évaluée à 200 000 à 300 000 bj en avril des ventes de pétrole iranien : une vingtaine de tankers chargés de brut iranien attendent de trouver preneur au large de Singapour. L’Oural se vend à un discount de $ 9 le baril par rapport au Brent en Chine. Pour s’aligner, le pétrole iranien devrait consentir une remise de $ 12 à $ 15. En mai, la Chine a importé 1,1 mbj de pétrole russe contre 750 000 bj au premier trimestre. Les principaux acheteurs chinois sont des firmes d’État (Sinopec, Zhenhua) qui paient le brut russe ESPO $ 20 de moins que le Dubaï. Quant à l’Inde, elle a importé en mai 840 000 bj de Russie.

❚ Sur les quatre premiers mois de 2022, les importations européennes de GNL ont augmenté de 58 % par rapport à 2021 à 45,3 mt. L’Asie a importé 88 mt (– 8,9 %) dont 21,5 mt pour la Chine (– 17,3 %). Fin mai, le prix du GNL en Asie était de $ 22 le mbtu et son équivalent européen de $ 26,5.

❚ La décision de l’OPEP+ d’augmenter de 648 000 bj ses quotas de pétrole en juillet (et autant en août) est président Biden à Ryad.

❚ Coal India vient de lancer un appel d’offres pour la livraison de 2,42 mt de charbon à l’importation en septembre. C’est la première fois que Coal India se porte ainsi à l’importation.

❚ Le marché européen du gaz naturel reste d’une extrême nervosité. Il aura suffi d’une explosion sur le train de liquéfaction de Freeport LNG au Texax (qui pèse quand même un cinquième du potentiel américain) pour que les prix spot augmentent de 10 % à € 88 (et même de 25 % au Royaume-Uni). Ceci fait suite à une forte baisse des prix puisque le gaz russe continue à arriver.

❚ Malgré la décision de bonne volonté de l’OPEP, le marché reste déçu et les prix du pétrole restaient début juin au-dessus de $ 120 le baril. Au mieux, l’OPEP pourrait en fait augmenter sa production de 335 000 bj ce qui reste peu face à la baisse probable de la production russe. Jeremy Weir, le patron de Trafigura, parle de $ 150 le baril d’ici la fin d’année.
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