❚ L’Argentine profite des tensions entre la Chine et l’Australie : la Chine a ainsi acheté au moins un million de tonnes d’orge argentine et prend déjà des engagements pour 2022.

❚ Aux États-Unis, le prix de l’acier a atteint son plus haut niveau depuis treize ans à $ 1 176 la tonne (HRC). Le marché américain, protégé par des droits de douane, est le plus cher du monde, le double de la Chine.

❚ Robobank anticipe un déficit mondial de café de 2,6 millions de sacs en 2021/2022 avec une baisse plus importante qu’anticipée de la production au Brésil à 56,2 millions de sacs.

❚ La production céréalière sera record en Inde cette année : 109,2 mt de blé (+ 1,3 %), 120,3 mt de riz (+ 1,2 %). Pour la première fois la production totale de céréales dépassera les 300 mt. Ajoutons à cela 10,4 mt de colza, 11,6 mt de « chicpeas ».

❚ Le CIG a augmenté sa prévision de production mondiale de blé en 2020/2021 à 773 mt, et à 790 mt pour 2021/2022.

❚ Record à Dalian pour le prix chinois du soja à $ 937 la tonne ! Il s’agit du soja produit en Chine, sans OGM, et surtout utilisé dans l’alimentation humaine (Tofu…).

❚ Une des conséquences de l’hiver particulièrement rigoureux en Asie et plus récemment aux États-Unis pourrait être une augmentation des besoins en plomb du fait de la mortalité plus grande des batteries automobiles : une corrélation classique !

❚ Flambée du prix du bois d’œuvre (lumber) qui a dépassé pour la première fois les $ 1 000 les mille pieds-planche. Là aussi, la raison principale est la désynchronisation de l’offre et de la demande, liée à la reprise du marché de la construction.

❚ Fitch vient de modifier profondément sa prévision pour le prix moyen du minerai de fer en 2021 : de $ 75 la tonne, on est passé à $ 125 la tonne ! Pour le charbon à coke, la prévision est passée de $ 130 à $ 135 (Fob Australie).

❚ En 2020, la Chine a importé 5,7 mt de viande de porc (+ 63 %) pour une valeur de $ 12,1 milliards (+ 72 %).

❚ D’après Tropical Research Service, le déficit mondial du marché du sucre est de 2,07 mt en 2020/2021 et sera de 5,18 mt en 2021/2022 (pour une consommation de 186,33 mt).

❚ La Birmanie est un important fournisseur de minerais et métaux de la Chine : 30 à 35 % de son approvisionnement d’étain, la moitié de ses concentrés de terres rares, un peu de cuivre.

❚ D’après Roskill, la demande européenne de nickel pour les véhicules électriques passera de 17 000 tonnes en 2020 à 304 000 tonnes en 2030 et 560 000 tonnes en 2040.

❚ Dans la famille des platinoïdes, il manquait l’iridium, son prix est passé en deux mois de $ 1 685 l’once à $ 4 930 (en 2016 on était à $ 500). Produit pour l’essentiel en Afrique du Sud, l’iridium profite de la folie provoquée par les perspectives de l’hydrogène. Ceci étant, il s’agit d’un petit marché (250 000 onces), le quart de celui du rhodium. Quant au platine, il s’est apprécié de 20 % dans les premières semaines de 2021 grâce à la « mode » de l’hydrogène.

❚ D’après l’ICCO, le marché mondial du cacao sera excédentaire de 100 000 tonnes en 2020/2021, après 19 000 tonnes en 2019/2020. Par contre, un sondage réalisé début février par Reuters place l’excédent à 218 000 tonnes. En Côte d’Ivoire, le Conseil du café et du cacao essaie désespérément de vendre
100 000 tonnes qui pèsent sur le marché local en offrant un rabais de £ 200 à £ 250 la tonne. Mais les exportateurs demandent £ 350 à £ 400.

❚ Goldman Sachs et Citi sont deux des acteurs les plus haussiers sur le marché du cuivre avec des anticipations à $ 10 000 la tonne pour la fin de l’année. Il commence même à y avoir des options avec un « strike » à $ 12 000 ! Un courtier chinois Dalu Futures aurait une position longue de $ 1 milliard sur le marché de Shanghai. Sur les onze premiers mois de 2020, le marché a été déficitaire de 590 000 tonnes d’après l’ICSG. Fin février, le LME était à $ 9 617 la tonne.

❚ Le marché de l’étain vit une apparente pénurie de métal disponible avec une backwardation (cash sur trois mois) qui a atteint à un moment le niveau incroyable de $ 6 500 la tonne. Certains parlent d’un « super squeeze » et en tout cas le contrat du marché de Shanghai attire les spéculateurs chinois ! Le marché aurait été déficitaire de 12 200 tonnes en 2020 (WBMS).

❚ Les coûts de production de la canne à sucre ont augmenté de 6,8 % au Brésil en 2020/2021 d’après ED& F Man, à $ 22,24 la tonne. Ceci est lié au coût des intrants et à la baisse du réal.

❚ Un problème de vocabulaire : en français, on parle de « déchets » et de « matières recyclées, récupérées ou secondaires ». En anglais, on parle surtout de
« Waste », qui est le terme utilisé à l’international de manière générale même si aux États-Unis on parle de « scrap » pour désigner les matières secondaires (surtout pour les métaux). En chinois, c’est le même mot qui est utilisé pour waste et scrap. résultat, quand le président Xi a décidé que la Chine n’importerait plus de « déchets », cela s’est appliqué de manière aveugle aux matières secondaires et notamment aux métaux non ferreux dont les quotas d’importation ont été réduits. Les importations de
« copper scrap » sont passées de 2,4 mt en 2018 à 944 000 tonnes en 2020, de 2,2 mt en 2017 pour l’aluminium à 825 000 tonnes en 2020. Ceci explique en partie la hausse en 2020 des importations chinoises de métaux.

❚ Les exportations de sucre de l’Inde devraient diminuer au moins d’un quart à 4,3 mt en 2020/2021 contre 5,7 mt la saison précédente d’après l’AISTA (association indienne du sucre), pour l’essentiel à cause de problèmes logistiques. L’Iran en particulier ne disposerait plus de roupies pour acheter le sucre indien. À plus long terme, l’Inde pourrait ne plus exporter de sucre avec le développement de la production d’éthanol.

❚ Parmi les nombreux produits touchés par le conflit commercial et politique entre la Chine et l’Australie, le vin est un des plus sensibles : l’Australie représente 38 % des importations chinoises de vin (en volume).

❚ La pression se renforce sur la demande de sulfate de nickel pour les batteries. L’Indonésie envisage de transformer sa fonte de nickel en matte qui par la suite peut être raffinée.

❚ D’après Johnson Matey, le déficit mondial de platine a été de 390 000 pnces en 2020 (sur 8 millions d’onces), celui de palladium de
606 000 onces (sur 10 millions) et celui de rhodium de 84 000 onces (sur 1 million).

Brèves énergie
❚ Malgré une légère baisse de la demande, les prix du charbon en Asie restent fermes : $ 82 la tonne pour l’Australie (77 % de plus que les prix en septembre 2020), $ 40 pour le charbon indonésien (+ 74 %).

❚ Les tenants du « supercycle » flambent pour le pétrole : $ 80 pour Jeffrey Currie de Goldman Sachs, $ 100 même pour Chrityan Malek de J. P. Morgan. En tout cas, les pays de l’OPEP+ sont plus prudents : les quotas ont été renouvelés sur avril tout comme le retrait volontaire supplémentaire de l’Arabie saoudite (1 mbj).

❚ D’après le FMI, le « fiscal breakeven » de l’Arabie saoudite serait de $ 68 le baril de pétrole (base Brent) en 2021 contre $ 78 en 2020. Ceci étant, la stratégie saoudienne de limiter son offre pour maintenir le baril autour de $ 70 est risquée. Elle table en effet sur l’incapacité dans laquelle se trouverait les producteurs américains de relancer les forages de shale oil : « “Drill, baby, drill” is gone for ever » aurait dit le ministre saoudien du Pétrole (le frère de MBS). Est-ce bien vrai ?

❚ D’après l’AIE, l’Inde sera dans les deux décennies à venir le principal facteur de croissance de la demande d’énergie au monde et vers 2030 dépassera l’UE comme troisième consommateur mondial. La demande indienne de pétrole serait en 2040 de 8,7 mbj (5 mbj aujourd’hui). Les importations de GNL quadrupleraient à 124 milliards de m3.

❚ Le Qatar lance le développement de son champ gazier du Nord (North field) qui ferait passer à l’horizon 2026 la capacité qatarie de production de GNL de 77 à 110 mt. C’est un investissement de $ 28 milliards. Le « breakeven » estimé est parmi les plus bas au monde à $ 4 le mbtu. À titre de comparaison, le projet Barossa en Australie, développé par Santos sortirait à $ 550/mbtu, et Scarborough de Woodside Petroleum serait à $ 680.

❚ L’OPEP a encore révisé à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2021 à 96,05 mbj (– 110 000 bj). Par contre, la production non-OPEP n’augmenterait que de 670 000 bj contre une prévision précédente de 850 000 bj. En janvier, l’OPEP a produit 25,5 mbj, 300 000 bj de moins que ce qui était autorisé par les quotas. La demande moyenne faite à l’OPEP serait en 2021 de 27,5 mbj. En février, la production de l’OPEP est tombée à 24,9 mbj.

❚ Morgan Stanley anticipe le prix du pétrole à $ 70 le baril de Brent pour l’été 2021.

❚ Le Venezuela et l’Iran auraient mis en place un accord de swap : Kérosène (jet fuel) vénézuélien contre essence iranienne.

❚ Le gazoduc Nord Stream 2 a de plus en plus du plomb dans l’aile avec le retrait sous la pression américaine de Baker Hugues, AXA et quelques autres.

❚ En février, l’Asie a importé un record de 26,4 mbj de pétrole d’après Refinitiv. Ce chiffre élevé peut s’expliquer par le fait qu’il s’agit d’achats réalisés – surtout par la Chine – lorsque les prix étaient bas.

❚ À l’approche du printemps, les prix du GNL en Asie continuent de baisser à $ 5,60 le mbtu fin février contre des transactions à $ 34 à la mi-janvier (et $ 1,85 en mai !). La flambée des prix fut liée à une forte hausse des importations : sur les trois mois de décembre à février, + 25 % en Chine (21,6 mt), + 13 % au Japon (24,2 mt), + 4 % en Corée (14 mt).