Energie
❚ D’après les prévisions de l’EIA, la production américaine de pétrole serait de 13,59 mbj en 2025. La consommation de pétrole et de fuels liquides serait de 20,5 mbj. L’EIA anticipe un prix du baril de Brent de $ 74 en 2025 et de $ 66 en 2026.
❚ Les importations indiennes de charbon vapeur qui ont été de 173 Mt en 2024 devraient diminuer de 5 à 10 % en 2025 du fait de l’augmentation de la production de Coal India.
❚ Les sanctions prises par les États-Unis sur les navires transportant du pétrole russe commencent à avoir de l’effet, les raffineurs indiens et chinois cherchant à s’approvisionner ailleurs avec des conséquences importantes sur les primes des autres origines (Kazakhstan, Angola…) et une augmentation des tonnages « en mer ». Certains analystes prévoient que les exportations russes pourraient diminuer de 1,5 mbj.
❚ En 2024, la consommation chinoise de carburants (essence, diesel, Kérosène) a décliné à 8,1 mbj et l’AIE estime que la demande a probablement atteint son pic avec le développement des véhicules électroniques.
❚ Les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions sur les exportations de pétrole de l’Iran qui touchent une trentaine de négociants, courtiers et compagnies maritimes.
❚ Donald Trump a retiré à Chevron sa licence d’exploitation de pétrole au Venezuela. Chevron avait été autorisé à revenir au Venezuela en novembre 2022 et exportait 240 000 bj soit le quart des exportations vénézuéliennes.
❚ Shell anticipe une hausse de 60 % de la demande mondiale de GNL pour 2040, entre 630 et 718 Mt. En 2024, les échanges mondiaux de GNL ont été de 407 Mt. À eux deux, les États-Unis et le Qatar fourniraient 60 % de l’offre en 2035.
❚ D’après un panel de 41 « experts » interrogés par Reuters, le prix moyen du baril de pétrole Brent en 2025 sera de $ 74,63 et celui de WTI de $ 70,66. La demande mondiale augmenterait de 2 mbj.
❚ L’Europe s’apprêterait à assouplir ses règles de stockage du gaz naturel (90 % au 1er novembre) qui poussent les prix au plus haut en été : la prime est actuellement de € 6/MWh pour l’été sur l’hiver. Début mars, le niveau de stockage n’était plus que de 40,3 % contre 60 % en mars 2024…
❚ La Chine a lancé 94,5 GW de capacité de centrales thermiques au charbon en 2024, le plus haut niveau depuis 2 015. Le gros du financement vient des compagnies minières elles-mêmes. Ceci étant, en 2024, la Chine a aussi ajouté 356 GW d’énergie solaire et éolienne.
Minerais et métaux
❚ Le marché du cobalt touche les plus bas. Le responsable en est le chinois CMOC qui a doublé sa production à 115 000 tonnes (sur un marché mondial de 200 000 tonnes). Le marché mondial devrait rester excédentaire jusqu’en 2028 au moins.
❚ La menace des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium (effectifs le 12 mars) se fait déjà sentir : la demande d’aluminium est de 4,3 Mt pour une production en 2024 de 670 000 tonnes (et 470 000 tonnes de capacité inutilisée, mais qui prendraient 6 à 12 mois à revenir en production). Les États-Unis importent un quart de leur acier.
❚ Newmont, le plus important mineur d’or au monde, a un coût pour un prix de vente moyen au dernier trimestre de 2024 de $ 2 643 (et une production sur ce trimestre de 1,9 million d’onces).
❚ Le Congo (RDC) a décidé d’un arrêt de quatre mois des exportations de cobalt afin de rééquilibrer le marché. Il est vrai que la production a fortement augmenté : 290 000 tonnes, deux fois plus qu’en 2020. En 2024, le chinois CMOC a doublé sa production pour l’essentiel en RDC) à
114 165 tonnes, soit 39 % de l’offre mondiale devant Glencore (là aussi en RDC) qui a diminué sa production à 38 200 tonnes.
❚ Les cours du bismuth ont bondi au plus haut depuis dix-sept ans, entre $ 12 et $ 18/lb sur le marché spot européen, à la suite de la mise en place de limites à l’exportation par la Chine qui représente 80 % de l’offre mondiale (la dernière capacité de production de bismuth aux États-Unis a fermé ses portes en 1997 !)
❚ L’annonce de Donald Trump de tarifs sur le cuivre est surprenante dans la mesure où les États-Unis importent la moitié de leurs besoins et la production nationale a diminué de 11 % depuis 2021. Les projets de Rio Tinto et de BHP sont bloqués par des conflits avec les tribus indiennes. L’attaque sur le cuivre vient directement de Peter Navaro et vise la Chine…
❚ Les autorités de l’état birman semi-autonome de Wa ont décidé de reprendre l’exploitation de la mine d’étain de Man Maw. Ce minerai était exporté vers la Chine (Yunnan).
❚ La chute des prix du cobalt se poursuit pour n’être que du quart du sommet atteint en 2022. La suspension des exportations par le gouvernement congolais n’a pas modifié l’équilibre du marché au point que Glencore songerait à vendre ses actifs.
❚ En 2024, l’Indonésie a représenté 61 % de la production mondiale de nickel raffiné contre 6 % en 2015 ! Mais l’essentiel en est sous le contrôle d’entreprises chinoises comme Tsingshan ou plus en aval CATL. L’Indonésie a un point mort de l’ordre de $ 18 000 la tonne contre $ 22 000 au mieux dans le reste du monde.
Grains et agriculture tempérée
❚ Il y a de l’eau dans le gaz parmi les oligarques russes. L’un d’eux, Petr Khodykin, vient de se voir confisquer son entreprise, Rodnie Polya, qui, en 2023-2024, a été le plus important exportateur russe de céréales (14 % du total). Le prétexte choisi est qu’il est « étranger » : en effet, il a un passeport de Saint-Kitts-et-Nevis et un permis de séjour aux Émirats. On n’est jamais assez prévoyant !
❚ D’après l’USDA, les importations chinoises de céréales seront en forte baisse en 2024/2025 : 10 Mt de maïs (– 57 %) et 8 Mt de blé (– 32 %). Rappelons qu’en 2020/2021, la Chine avait importé 29,5 Mt de maïs ! Et en 2023/2024, la Chine a importé 13,6 Mt de blé.
❚ La situation se tend sur le maïs : si l’on ne tient pas compte de la Chine, l’USDA estime que le ratio stocks sur utilisation mondiale ne sera que de 7,8 % au plus bas depuis la campagne 1995/1996. Et même, si on inclut la Chine, le ratio est à 20,3 % au plus bas depuis 2012/2013. Les stocks chinois représentent 70 % du total mondial.
❚ À la mi-février, l’Arabie saoudite a acheté par adjudication 920 000 tonnes de blé à $ 267,37 la tonne cf pour l’essentiel de la mer noire, avec probablement 300 000 tonnes de Roumanie.
❚ D’après le CIG, la production mondiale de blé sera en 2023-2025 de 797 Mt et celle de maïs de 1 216 Mt, des estimations en légère baisse pour le maïs du fait de moins bonnes conditions au Brésil et en Argentine. La production mondiale de soja serait de 418 Mt.
❚ La production d’huile de palme en Indonésie devrait dépasser les 50 Mt en 2025 (48,16 Mt en 2024). Mais les exportations diminueraient de 7 % à 27,3 Mt avec le développement du biodiesel B40.
❚ La Chine a retiré leur accréditation pour exporter du soja en Chine à trois exportateurs américains, dont ADM, Louis Dreyfus, et une coopérative.
❚ À la suite des taxes sur les produits canadiens, le prix du bois a bondi de 25 % à Chicago à $ 657 les
1 000 pieds-planches, encore loin cependant du record de $ 1 700 de 2022. En 2023, les États-Unis ont importé 34 millions de pieds cubes de bois d’œuvre, dont 28 du Canada.
❚ Aux États-Unis, la flambée du prix des œufs se poursuit avec une hausse de 70 % en un an pour atteindre $ 8,58 la douzaine à cause de la grippe aviaire qui a entraîné 100 millions d’abattages depuis 2022.
❚ L’Inde autorise à nouveau l’exportation de riz, 100 % brisures, utilisé en Afrique et dans l’alimentation animale. En 2022, l’Inde avait exporté 3,9 Mt de brisures vers la Chine et l’Afrique. Il vaut à peu près $ 330 la tonne. Au 1er février, l’Inde avait 67,6 Mt de riz en stocks (pour un objectif officiel de 7,6 Mt…).
❚ La Chine a imposé des tarifs de 100 % sur l’huile et le tourteau de colza canadien en réaction à des tarifs canadiens sur les véhicules électriques chinois.
Produits tropicaux
❚ La production indienne de sucre devrait diminuer de 14,7 % en 2024-2025 à 27,27 Mt. En fait, l’équivalent de 3,75 Mt sera consacré à la production d’éthanol contre 2,15 Mt l’année précédente.
❚ La consommation de sucre aux États-Unis devrait diminuer de 2,7 % en 2024-2025 à 12,78 millions de tonnes courtes (tc). Avec une production de 9,37 millions tc, les importations diminueraient de 3,81 mtc à 2,89 mtc.
❚ À la mi-février, les producteurs de sucre brésilien avaient arbitré 72,5 % de leurs exportations potentielles de la campagne 2025-2026, soit 21,75 Mt. En moyenne, le « hedging » se serait fait à 18,8 cents/lb.
❚ D’après un sondage réalisé par Reuters auprès d’analystes, le marché du sucre passerait d’un déficit de 2 Mt en 2024-2025 à un excédent de 2 Mt en 2025-2026. La récolte indienne serait de 32,25 Mt (27,5 Mt en 2024-2025). En fin d’année, le sucre roux serait à 18,25 cents/lb et le sucre blanc à $ 505 la tonne.
❚ À la mi-février, les stocks de cacao à Londres et New York étaient à leur plus bas niveau historique : guère plus de 90 000 tonnes dans les entrepôts agréés de New York, probablement en plus de mauvaise qualité !
❚ Légère baisse des prix de l’huile de palme avec de très importantes disponibilités en Indonésie à la suite des limites mises en place pour l’exportation « d’huiles usagées et de résidus de palme » (qui étaient souvent en fait de l’huile de palme). Ceci étant, l’huile de palme reste en prime de $ 50 à $ 100 la tonne sur l’huile de soja (le discount était de $ 400 en 2022…). L’Inde a payé début mars ses importations $ 1 185.
❚ L’une des raisons avancées pour la baisse de la production de cacao au Ghana est le développement d’une véritable « ruée vers l’or » sauvage (galamsey) qui, en particulier, provoque la pollution de l’eau et des sols.