En août, les États-Unis ont exporté vers la Chine un record de $ 2,15 milliards de produits agricoles (19 % de plus qu’un précédent record en 2012). Sur huit mois, cela donne $ 10,7 milliards : 22 % de soja, 15 % de viande porcine, 10 % de bois, 10 % de coton… Pour le mois d’août, le soja représente $ 881 millions, le coton $ 215 millions et le maïs $ 190 millions. Pour septembre, on s’attend à un record pour le soja (4 mt).
L’Argentine a autorisé une variété de blé OGM résistant à la sécheresse. Le problème est maintenant de la faire accepter par le Brésil, le principal acheteur de blé argentin.
À fin septembre, les ETF avaient acheté sur 2020, 1 003 tonnes d’or (pour une demande mondiale qui tourne normalement autour de 4000/4500 tonnes).
En septembre, la Chine a importé 722 000 tonnes de cuivre (unwrought et produits) et 2,14 mt de concentrés. Ceci représente une hausse de 41 % sur les neuf premiers mois de l’année. En termes de perspectives, Goldman Sachs anticipe un déficit mondial de 421 000 tonnes en 2021 et des prix à 3,6 et 12 mois de $ 7000, $ 7250 et $ 7500 la tonne respectivement.
Sur les 9 premiers mois de 2020, la Chine a déjà importé 74,53 mt de soja, une hausse de 15,5 %. En septembre, la Chine a importé 9,79 mt.
En 2020, la production minière d’or sera de 3 368 tonnes (– 4,6 %). En moyenne, la marge des producteurs a été de $ 739 l’once contre $ 350 à la mi-2019.
Le marché mondial de l’étain sera en déficit au moins jusqu’en 2023. Pour moitié, le métal est utilisé en électronique pour les soudures notamment des semi-conducteurs. La Chine qui traite surtout des minerais birmans est devenue un importateur net de métal en 2020 et serait sur le point de constituer une réserve stratégique de l’ordre de 5 000 tonnes.
La Chine pourrait être en 2020/2021 le premier importateur mondial de maïs. Certains analystes parlent de 30 mt, ce qui dépasserait largement le Mexique 18 mt). Pour l’instant, la Chine a acheté 12 mt aux États unis et 5 mt d’autres origines en particulier l’Ukraine. Par ailleurs, en septembre, la Chine a importé 9,8 mt de soja, dont 7,25 du Brésil et 1,7 mt des États-Unis. Ceci étant, l’USDA maintient une prévision d’importations chinoises à 7 mt, ce qui correspond pour l’instant au quota chinois.
D’après la CISA chinoise, la production d’acier en Chine devrait en 2020 dépasser le milliard de tonnes (+ 3,5 %).
Durant la « LME Week » (totalement en distanciel), les traditionnels sondages ont donné le cuivre grand gagnant avec une hausse de prix moyen en 2021 de $ 6 800/tonne, soit + 12,5 % (signalons que pendant la semaine le cuivre a passé les $ 7 000 !). Le nickel aurait un prix moyen de $ 15 157 la tonne, lui aussi en nette hausse. Les opinions étaient plus mitigées pour l’aluminium, le zinc et surtout le plomb. Quant à l’or, il serait à $ 1 965 l’once.
Signe de tensions sur le marché du blé : l’Égypte a payé $ 22 la tonne plus cher qu’en septembre pour l’achat de 165 000 tonnes de blé russe (110 000 t pour Louis Dreyfus et 55 000 tonnes pour ADM) sur décembre à $ 278 la tonne caf.
D’après Argus Metals, la demande mondiale de lithium serait multipliée par 18 entre 2020 et 2030 pour atteindre 1,4 mt ! La demande de cobalt serait multipliée par deux.
D’après l’IWCC, la demande mondiale de cuivre diminuerait en 2020 de 4,6 % à 22,9 mt. la demande chinoise ne diminuerait que de 0,5 %. En 2021, la demande mondiale retrouverait au mieux son niveau de 2019.
Goldman Sachs fait preuve de son optimisme habituel « promettant » pour les 12 mois à venir une hausse de 28 % du GSCI, avec + 17,9 % pour les métaux précieux, + 42,6 % pour l’énergie, + 5,5 % pour les métaux et – 0,8 % pour les produits agricoles. Sur les métaux précieux, Goldman Sachs donne l’or à $ 2 300 l’once en 2021 et l’argent à $ 30 l’once.
Depuis le mois de juillet, la hausse des marchés du complexe soja a été impressionnante : $ 2 le boisseau de graines à $ 10,52, 6 cents la livre d’huile à $ cents 33,16, $ 100 la tonne de tourteau à $ 414. En Europe, l’huile de tournesol a augmenté de € 150 la tonne à $ 860. Par contre, l’huile de colza n’a pris que € 35 à € 795 la tonne et la graine de colza € 4 seulement à € 383 la tonne. Pourtant, d’après l’USDA, la production mondiale de graines oléagineuses devrait battre un nouveau record en 2020/2021 à 605 mt (+ 28 mt). Mais la demande mondiale serait encore plus élevée à 613 mt (+ 12 mt). L’USDA estime ainsi que les importations chinoises dépasseront les 100 mt.
La Chine a refusé de retirer ses tarifs sur l’orge australienne. Normalement, l’Australie vend 70 % de son orge à la Chine.
L’ILZSG anticipe un excédent mondial de zinc de 620 000 tonnes en 2020 et de 463 000 tonnes en 2021. Sur les huit premiers mois de l’année, le World Bureau of Metal Statistics estime l’excédent à 260 000 tonnes.
Cochilco, la commission chilienne du cuivre, anticipe des investissements de $ 74 milliards sur la décennie dans une cinquantaine de projets qui augmenterait de 3,27 mt les capacités de production.
D’après le WBMS, le marché de l’étain a été déficitaire de 19 800 tonnes sur les huit premiers mois de l’année. Sur une demande de 427 000 tonnes en 2019 d’après l’ITA, 49 % sont allés aux soudures dans l’électronique, 18 % dans la chimie, 12 % dans le fer blanc, 7 % dans les batteries…
Le nickel a culminé fin octobre à $ 16 135 la tonne. Ceci n’est pas vraiment lié à la demande des batteries pour véhicules électriques, mais plus prosaïquement à la production d’acier inoxydable en Chine. Le prix du minerai de nickel philippin qui alimente la production chinoise de fonte de nickel a doublé en 2020 à $ 74 la tonne du fait de l’embargo indonésien à l’exportation. Avec la montée en puissance de la production indonésienne de fonte de nickel, la pression sur les prix devrait diminuer avec des coûts de production en Chine de l’ordre de $ 13 000. L’INSG continue d’anticiper un excédent de nickel en 2020 (117 000 tonnes) et en 2021 (68 000 tonnes). Sur les huit premiers mois de l’année, le WBMS chiffre l’excédent à 45 000 tonnes. Pour l’instant, les batteries lithium-ion ne représentent que 5 % de la demande.
Au Brésil, le prix du maïs a atteint un niveau record (en reais) avec une hausse de 28,5 % en octobre : 81,48 reais par sac. Le Brésil a réduit à zéro ses droits de douane à l’importation sur le maïs et le soja. Le Brésil aurait même commencé à importer du soja américain pour calmer la hausse des prix domestiques.
Il s’est construit une considérable position « longue » sur le contrat sucre de New York : plus de 200 000 contrats, la plus forte depuis 2016. Cette position haussière va à l’encontre de fondamentaux qui anticipent encore un excédent en 2020/2021. Depuis leur point bas en avril, les cours du sucre se sont appréciés de 60 %.
L’Égypte est devenue le premier exportateur mondial d’oranges (en volumes) devant l’Espagne et l’Afrique du Sud : 1,8 mt en 2019 pour $ 660 millions.
L’un des éléments plaidant à la baisse du prix du minerai de fer est son rapport relatif au prix des ferrailles. Sur longue période, le ratio a été de 4 à 1 en faveur des ferrailles (sur la base d’un prix cf Turquie). En 2018, on était même monté à plus de 5. Début octobre, le ratio était de 2,34, $ 289 la tonne de ferrailles contre $ 123 pour le minerai de fer.
En 2020, les agriculteurs américains devraient recevoir $ 51,2 milliards d’aides agricoles ce qui représentera 39,7 % de leurs revenus (net cash income), le plus haut pourcentage depuis vingt ans. Le revenu agricole progressera d’au moins 4 % en 2020. Les farmers peuvent voter Trump !
D’après World Steel, la demande mondiale d’acier ne diminuerait que de 2,4 % en 2020 (contre une prévision de – 6,4 % faite en juin). La demande mondiale serait finalement de 1 725 mt en 2020 et de 1 795 mt en 2021. En fait, en 2020, la demande chinoise aurait augmenté de 8 % alors qu’elle diminuait dans le reste du monde de 14,9 %. La Chine pèse 57 % de la consommation.
D’après la Rabobank, la production chinoise de viande porcine augmenterait de 10 à 12 % en 2021, mais ne dépasserait pas 40 mt. La Chine ne retrouverait sa production prépeste porcine que vers 2024/2025. En 2021, les importations chinoises diminueraient de 1 mt. de manière globale, le marché mondial du porc serait excédentaire en 2021. Ceci étant, les autorités chinoises sont plus optimistes et estiment que fin 2020 le cheptel porcin chinois sera constitué à 80 %. début octobre, les cours du porc en Chine étaient de l’ordre de $ 7,50 le kg.
Au troisième trimestre 2020, la demande d’or a été la plus faible depuis onze ans à 892 tonnes (– 19 %). Sur les trois premiers trimestres, elle s’est élevée à 2 972 tonnes (– 10 %). Pour la première fois depuis 2010, les Banques centrales ont été vendeuses net de… 12 tonnes : les banques de Turquie et d’Ouzbékistan ont été les plus vendeuses.
En réponse à la plainte du producteur américain Mosaic (ex-Cargill), l’International Trade Commission d’une part, le Departement of Commerce d’autre part ont jugé cette plainte recevable. L’OCP marocain et le russe Phosagro sont accusés de dumping sur leurs ventes de phosphates aux États-Unis et avec une marge de 70 %.
Louis Dreyfus a réalisé une opération inhabituelle en expédiant un « handysize » (38 000 tonnes) de soja des États-Unis pour le Brésil. Cette année, le Brésil a exporté 48,9 mt vers la Chine.
En octobre, la Chine aurait importé 101,6 mt de minerai de fer d’après les estimations de Refinitiv. C’est le cinquième mois consécutif où les importations chinoises dépassent les 100 mt.
L’attaché agricole américain en Chine estime les importations chinoises de maïs en 2020/2021 à 22 mt contre un chiffre « officiel » de l’USDA de 7 mt ! À l’inverse, il chiffre les importations de soja à 97,4 mt contre 100 mt pour l’USDA !
L’Inde va faire une année record d’exportation de coton avec 7 millions de bales (le plus haut depuis sept ans). Le coton indien à 74 cents/lb cf est plus compétitif que les origines brésiliennes et américaines (77 cents/lb).
Les coûts de production du cuivre (cash costs) au Chili étaient au premier semestre 2020 de $ 1,21/lb, en nette baisse par rapport à 2019 ($ 1,45/lb).
Antaike, la structure chinoise d’analyse de marché, estime l’excédent mondial de nickel en 2020 à 118 000 tonnes et à 68 000 tonnes en 2021. Si la production augmentait de 6,2 % à 2,586 mt, la demande progresserait de 8,6 % à 2,518 mt. La production de fonte de nickel en Indonésie passerait de 550 000 tonnes à 685 000 tonnes, dépassant celle de la Chine qui diminuerait à 400 000 tonnes.
Globalement, les prix des grains sont en nette hausse en cet automne 2020. Sur le mois d’octobre, les prix d’exportation du blé à $ 272 la tonne étaient en progression de 27,1 % en un an. Le maïs était à $ 191 (+ 13 %), le riz à $ 461 (+ 13,3 %), le soja à $ 449 (+ 25,1).
Collin Peterson, le président du comité de l’Agriculture de la Chambre des représentants, élu démocrate du Minnesota, a été battu. C’était un spécialiste reconnu du Farm Bill et l’un défenseurs de la politique agricole américaine. Ceci étant, dans une administration Biden, il pourrait devenir secrétaire à l’Agriculuture.
La Chine a mis en œuvre un embargo non officiel sur les concentrés de cuivre en provenance d’Australie. Ceci pourrait avoir un impact sur les négociations annuelles sur les TC/RC (charges de traitement) entre mineurs et métallurgistes. L’Australie ne pèse que 5 % des importations chinoises de concentrés.
L’Australie devrait produire un niveau record de blé, probablement supérieur à 30 mt (un analyste parle de 32 mt). Résultat, les prix du blé australien redeviennent compétitifs en Asie à $ 275 la tonne cf contre $ 285 pour du blé de la mer Noire.
Forte hausse des cours de la laine en Australie grâce au retour de la demande chinoise. L’indicateur du marché de l’Est (EMI) a bondi de 42 % depuis septembre à A$ 12,19 kg.
Brèves énergie
L’OPEP a modifié ses prévisions quant à la demande mondiale de pétrole. Le pic interviendrait vers 2030 à 107,2 mbj ou peut-être 2 040 à 109,3 mbj. À plus court terme, la demande serait de 96,8 mbj en 2021 et 99,8 mbj en 2022. En 2021, l’OPEP pourrait produire 30,7 mbj. Par contre, dans une étude assez poussée, Capital Économies place le pic en 2030 à 101 mbj, le pic étant atteint très tôt pour l’essence et le fuel.
Aramco a toujours l’intention de pousser sa capacité de production à 13 mbj de pétrole. Il est vrai qu’avec des coûts de production de $ 4 le baril, il y a de la marge !
Finalement, la baisse de production de pétrole en 2020 aux États-Unis ne serait que de 800 000 bj d’après l’EIA américaine. En septembre, la production a été de 11,2 mbj. Par contre, la consommation américaine en 2020 déclinerait de 2,3 mbj à 18,23 mbj. La consommation mondiale diminuerait de 8,6 mbj à 92,8 mbj. En novembre, la production de pétrole de schiste diminuerait encore de 123 000 bj pour être de 7,69 mbj.
Alors que l’OPEP a produit 24,11 mbj de pétrole en septembre, l’organisation estime à 27,93 mbj la demande qui lui sera faite en 2021. Cela laisse une marge de 3,8 mbj, mais il faudra tenir compte aussi au moins de l’Iran et de la Libye…
En 2020, Rosneft a diversifié ses canaux de vente de produits pétroliers : 36 % du total a été vendu à des petites firmes de trading peu connues (Cetracore, Mercantile and Maritime, Petrocas) contre 35 % pour Trafigura, 7 % pour BP, 3 % pour Glencore, 2 % pour Vitol. Les menaces de sanctions américaines à propos du Venezuela sont passées par là…
La Chine aurait imposé un embargo sur le charbon australien. Sur les neuf premiers mois de 2020, la Chine a quand même importé 67,68 mt de charbon d’Australie (– 7,3 %). Si la Chine peut se passer de l’Australie pour le charbon vapeur, tel n’est pas le cas pour le charbon à coke.
L’AIE estime que les stocks mondiaux de pétrole ont diminué de 2,3 mbj au troisième trimestre et pourraient diminuer encore de 4,1 mbj au quatrième trimestre. À fin septembre, il n’y avait plus que 139 mb en stockage flottant. Néanmoins, avec l’augmentation des quotas OPEP+ de 2 mbj en janvier et le retour de la Libye à 700 000 bj, le marché redeviendrait un peu plus excédentaire d’autant qu’avec la seconde vague du Covid, la demande pourrait à nouveau fléchir.
Le gouvernement français a demandé à Engie de renoncer à un contrat d’achat de GNL avec l’américain Next Decade Corp (à partir du Texas). Ce serait officiellement pour des raisons « environnementales » liées au fait qu’il s’agit de gaz de schiste. Le contrat sur vingt ans s’élèverait à $ 7 milliards. D’un autre côté, Engie est un des actionnaires du futur Nord stream II…
Un projet central thermique au charbon au Vietnam, Vung Ang 2, financé par des groupes coréens (Korea Electric, Samsung…) et japonais (Mitsubishi, Mitsui…) suscite de violentes réactions de la part d’investisseurs comme l’Église de Finlande et le fonds de retraite public du Danemark.
Le gouvernement chinois va augmenter de 20 % son quota d’importation de pétrole brut en 2021 (en dehors des achats publics) à 243 mt pour répondre à l’augmentation des capacités de transformation (raffinage et pétrochimie).
En août, la production américaine de pétrole a diminué de 3,6 % à 10,6 mbj à la suite des tempêtes dans le golfe du Mexique (– 27 % à 1,2 mbj). La production a diminué de 1 % au Texas (4,7 mbj), mais augmenté de 12,3 % au Dakota du Nord (1,2 mbj).
En octobre, le Venezuela n’a exporté que 359 000 bj de pétrole, le volume le plus faible depuis 1943 ! Les exportations sont allées vers l’Asie (Thaïlande) et Cuba. Par contre, à la fin octobre, la production libyenne était revenue à 800 000 bj (contre 100 000 bj en septembre).
Début novembre, on parlait en Russie de diminuer un peu plus les quotas de pétrole au premier trimestre 2021 afin de tenir compte de l’impact probable de la deuxième vague du Covid.
Finalement, Engie a renoncé à s’engager avec Next Decade Corp dans un contrat de long terme de GNL américain d’une valeur de $ 7 milliards. Le prétexte avancé est celui de l’impact environnemental de la production de gaz de schiste et de l’émission de méthane.
À nouveau, début novembre, le stockage flottant redevient rentable au moins pour les produits pétroliers (essence, diesel). Pour cela, on utilise des VLCC tout neufs pour leur premier voyage alors qu’ils sont propres (clean). Ensuite, ils seront utilisés pour du brut (dirty). Unipec, Trafigura, Gunvor, BP viennent d’affréter ainsi des navires.
Le marché du kérosène (jet fuel) reste déprimé. Avant le Covid, il était de l’ordre de 7 mbj : 5 mbj pour les passagers (2 mbj pour les vols intérieurs et 3 mbj pour l’international), 1 mbj pour les marchandises, 1 mbj pour les armées. À l’heure actuelle, la baisse de la demande est de l’ordre de 3 mbj.
Début novembre, la production de pétrole de la Libye était revenue au-dessus du million de barils/jour : 1,036 mbj exactement sur la semaine du 2 novembre.