❚ Profitant des cours soutenus du sucre, les usines brésiliennes ont déjà arbitré 10 Mt d’exportations sur 2024/2025 à un prix moyen de 21,8 cents/lb. Sur la saison 2024/2025, le Brésil devrait exporter au moins 26 Mt. L’Inde par contre aura un bilan sucre serré avec une production estimée par des sources locales à 33,7 Mt (36,6 Mt en 2022/2023). Si on prend en compte l’équivalent de 4,1 Mt destiné à la production d’éthanol, cela laisse un disponible de 29,6 Mt pour une consommation de 27,8 Mt. Il ne resterait pas grand-chose à exporter !

❚ Le nickel est en crise à $ 18 000 la tonne sur le LME. La production minière indonésienne a augmenté de 48 % en 2022 et l’augmentation en 2023 devrait être de 31 %. Sur janvier/août 2023, la production de 1,3 Mt représente plus de la moitié du total mondial. Et l’Indonésie produit de plus en plus de nickel de classe 1 !

❚ La Chine devrait importer un record de 105 Mt de soja en 2023 (+ 15 %). Ses importations de blé pourraient atteindre 12 Mt en 2023 avec des achats récents de blé australien et français. Cela devrait se poursuivre en 2024 étant donné la baisse de la qualité du blé chinois (20 % des 134 Mt produites devraient aller vers l’alimentation animale).

❚ Le prix du graphite (qui compose l’anode des batteries des véhicules électriques) était en baisse de 30 % en 2023 avant l’annonce de la décision chinoise d’en limiter l’exportation. Le paradoxe est que la Chine est à l’origine d’une surcapacité de production de graphite synthétique dont elle représente 70 % de la production mondiale. On trouve du graphite naturel au Mozambique, en Australie, à Madagascar entre autres.

❚ En Égypte, la subvention sur le prix du pain a représenté en 2023 $ 2,9 milliards, soit 2,6 % du budget national.

❚ La hausse des prix du cacao crée des tensions aux origines. Les principaux acheteurs refusent de s’engager pour la campagne 2024/2025 en Côte d’Ivoire et réclament un différentiel d’origine négatif.

❚ Au 28 octobre, l’Ukraine a exporté 12,34 Mt de grains depuis le 1er juillet : 4,28 Mt de blé, 6,6 Mt de maïs et 1,05 Mt d’orge. Sur la campagne, l’Ukraine aurait un surplus exportable de 50 Mt.
700 000 tonnes ont été exportées via le nouveau corridor de la mer Noire. Sur les neuf premiers mois de l’année, 10,5 Mt de céréales ukrainiennes sont passées par le port roumain de Constanza.

❚ D’après le CIG, la production mondiale de blé en 2023/2024 sera de 785 Mt, celle de maïs de
1 219 Mt. La Russie produirait 89 Mt de blé et en exporterait 49 Mt.

❚ La Chine a décidé de limiter ses exportations de graphite dont elle raffine 90 % des besoins mondiaux. Un autre fournisseur important était la Russie.

❚ Les négociations avancent au sein du G7 et de l’UE sur un éventuel embargo sur les diamants russes. Les deux pays les plus concernés sont l’Inde et la Belgique.

❚ La production mondiale d’acier en 2023 devrait augmenter de 1,8 %, puis de 1,9 % en 2024 à
1 850 Mt.

❚ Les autorités indiennes ont diminué le prix plancher d’exportation du riz basmati de $ 1 200 à $ 950 la tonne afin de redonner un peu de compétitivité au riz indien. Alors que l’Inde a produit en 2022/2023 un record de 135 Mt de riz, la campagne 2023/2024 devrait se solder par une baisse de production de 7 à 8 %. Avec des prix intérieurs en hausse de 15 %, il y a de fortes chances que le gouvernement maintienne son embargo à l’exportation.

❚ L’ILZSG anticipe pour 2023 un excédent mondial de zinc de 248 000 tonnes. En 2024, l’excédent serait de 367 000 tonnes (sur une demande mondiale de 13,93 Mt).

❚ Au troisième trimestre 2023, les banques centrales ont acheté 337 tonnes d’or (800 tonnes pour l’instant sur 2023). Les principaux acheteurs ont été la Chine (78 t), la Pologne (57 t) et la Turquie (39 t). La demande globale a par contre diminué de 6 % à
1 147 t avec un prix moyen de $ 1 928 l’once. Par contre, les ETF or ont diminué de 139 t.

❚ Fortes baisses des prix du porc en Chine : au mois d’octobre, le contrat sur les porcs vivants à Dalian s’est inscrit en baisse de 15 % et en un an les prix de gros de la viande porcine ont reculé de 40 %. La Chine découvre le classique « Cycle du porc » !

❚ Baisse de 7 % de la production mondiale de vin à 240 millions d’hectolitres, 150 millions dans l’hémisphère nord. La France est redevenue le premier producteur mondial.

Brèves énergie

❚ Les exportations de charbon américain vers l’Europe ont augmenté de 51 % entre août 2022 et juillet 2023, soit plus de 5 Mt supplémentaires. Le charbon américain remplace le charbon russe…

❚ En août, la production américaine de pétrole (brut et condensés) a atteint le niveau record de 13,1 mbj (13 mbj en novembre 2019 avant le Covid), dont 10,8 mbj en dehors de la production du golfe du Mexique.

❚ En octobre, les États-Unis ont exporté un niveau presque record de 7,92 Mt de GNL. Début 2024, de nouveaux trains de liquéfaction devraient ajouter 38 Mt de capacités de production. 60 % du GNL américain est destiné à l’Europe.

❚ En octobre, la production de pétrole de l’OPEP a augmenté de 18 000 bj à 27,9 mbj grâce au Nigeria et à l’Angola. À 3,17 mbj, la production de l’Iran est au plus haut depuis 2018 (et le début des sanctions américaines). Par contre, l’Arabie saoudite et la Russie ont annoncé prolonger leur réduction de production au moins jusqu’à la fin de l’année.

❚ La Banque Mondiale manie le chaud et le froid. D’une part, sa prévision de prix moyen du pétrole en 2024 ($ 81 le baril) apparaît raisonnable. Mais elle a aussi publié un scénario catastrophe qui pourrait amener les prix jusqu’à $ 157 le baril.

❚ Les émissions de carbone de la Chine en provenance de son secteur électrique ont augmenté de 6,1 % sur les neuf premiers mois de 2023.

❚ Le prix de l’uranium continue de grimper : de $ 50,63 la livre de U3O8 en janvier, le prix spot est passé début novembre à $ 74,38. Le prix à terme des contrats est passé de $ 52,50 à $ 64. D’après la World Nuclear Association, la demande mondiale devrait doubler d’ici 2 040 à 130 000 tonnes. Le français Orano, qui prépare l’après-Niger, a signé un protocole d’accord pour le gisement de Zuuvch Ovoo en Mongolie.

❚ Le 24 octobre à 13 h, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’Australie a atteint le niveau record de 72,5 % (70,9 % pour le solaire et l’éolien et 1,6 % pour l’hydroélectricité). L’Australie aurait même pu atteindre 90 % si certaines capacités de renouvelables n’avaient été limitées par des prix négatifs de l’électricité.

❚ Les États-Unis ont assoupli les sanctions sur les exportations de pétrole du Venezuela pour six mois. De nombreux négociants (Trafigura, Mercuria…) sont revenus aux achats. PDVSA aurait 30 millions de barils immédiatement disponibles.

❚ L’AIE estime que le pic de la demande pour les énergies fossiles interviendra en 2030 avec en particulier le développement des véhicules électriques (50 % des immatriculations aux États-Unis en 2030 !).

❚ C’est ENI qui à son tour a signé un contrat de 27 ans avec le Qatar pour 1 Mt de GNL par an. Le Qatar a signé sur la même durée pour 4 Mt/an avec Sinopec et un autre de 4 Mt aussi avec CNPC. Shell et Total ont signé pour 3,5 Mt/an. Sinopec et CNPC aussi engagés sur 27 ans. Par contre, les allemands Uniper et RWE se sont limités à 15 ans pour 2 Mt.

❚ En septembre, les raffineries chinoises ont traité 15,48 mbj de pétrole, un niveau record. La production nationale a été de 4,1 mbj.

❚ En août, l’Arabie saoudite a exporté 5,58 mbj de pétrole, au plus bas depuis 28 mois. Les raffineries saoudiennes ont traité 2,53 mbj et les exportations de produits raffinés ont été de 1,33 mbj. La production saoudienne a été de 8,92 mbj.

❚ Sur les neuf premiers mois de l’année, la Chine a importé 1,3 mbj de pétrole russe par voie maritime et 800 000 bj par oléoduc. Les raffineurs chinois auraient économisé quelques $ 10 milliards grâce au « discount » sur les pétroles russes, iraniens et vénézuéliens. La Chine a importé en moyenne
430 000 bj du Venezuela et 1 mbj d’Iran. Les gains seraient de $ 4,34 milliards sur le pétrole russe, de $ 4,2 milliards sur le pétrole iranien et de $ 1,7 milliard pour le vénézuélien.

❚ Les États-Unis ont inclus dans leur nouvelle liste de sanctions à l’égard de la Russie les exportations de GNL d’Artic LNG 2 d’une capacité de 20 Mt qui va entrer en production en 2024. Par contre, le complexe de Yamal n’est pas concerné.

❚ Début novembre, les capacités européennes de stockage de gaz étaient pleines à 99 % au point que les sociétés européennes stockent leur gaz en Ukraine malgré les risques encourus.