Par Philippe Chalmin

Voilà la fin de l’hiver ! Une nouvelle fois, il a été plutôt clément dans l’hémisphère nord et en particulier en Europe qui, par exemple, le termine avec un niveau de stock de gaz record (58,72 %). C’est peut-être là l’une des seules conséquences positives du changement climatique que de rendre la transition moins douloureuse en donnant un avantage financier au gaz naturel qui reste, à notre sens, le maillon nécessaire entre le temps des fossiles et celui des renouvelables. Parmi ces derniers, il va falloir prêter attention au marché des panneaux solaires victime d’un véritable étouffement par la Chine : celle-ci disposera en 2024 d’une capacité de production de 1 100 GW, soit trois fois la demande mondiale ! Résultat, un dumping avec des prix de 10 à 11 cents US le watt là où les coûts de production s’étagent entre 15 et 20 cents. Sauf production protégée comme aux États-Unis (et encore), il est impossible de produire des panneaux solaires en Occident et la dépendance sera bientôt totale.
Face à la transition énergétique, les États-Unis ont avec l’IRA une stratégie défensive. La Chine est à l’attaque et force est de constater que l’Europe reste sans défense, sans volonté. Ce sera là le grand échec de la Commission von der Leyen et en particulier de Jan Timmermans qui en fut le maître à penser avant que d’être renvoyé dans ses foyers par les électeurs néerlandais. Bruxelles s’est concentré sur une stratégie d’interdits et de contraintes sans chercher à inciter ni même à convaincre. La guerre aux portes de l’Europe n’a rien arrangé, mais elle a renforcé un peu plus l’indécision qui reste la caractéristique des méandres bruxelloises. Peuplée de personnages de second plan, la Commission souffre bien sûr de l’ambiguïté de son statut, de son manque de légitimité. On se souvient en 2019 des marchandages qui avaient précédé la désignation de Madame von der Leyen. Qu’en sera-t-il fin juin prochain ? Pour l’instant, l’impression est celle d’une grande débandade où, à quelques semaines des élections, on lâche un peu partout du lest. Et de toute manière, chacun fera de ces élections sa propre lecture nationale !
Avec raison, les marchés n’y attachent guère d’importance. Il y a bien d’autres soucis dans le monde : l’Ukraine et Gaza bien sûr, le probable duel entre Trimp et Biden, la main de fer chinoise à Hong Kong et ailleurs. Mais, les marchés dopés par la croissance américaine anticipent enfin des baisses de taux. Alors, allons-y pour des records boursiers, pour l’or et le bitcoin, mais aussi pour le cacao et le café Robusta !
Le titre du rapport CyclOpe 2024 (publié le 14 mai) est plus d’actualité que jamais : « Attendre et espérer ».

Ephémérides économiques

4/3

• Réunion des « Deux assemblées » en Chine : objectif de croissance de 5 % en 2024
• Croissance de l’Inde au quatrième trimestre de 2021 : 8,4 %
• « Super Tuesday » remporté par Trump et Biden
• Projet de loi de sécurité à Hong Kong
• Records historiques pour le bitcoin, l’or et le CAC 40

11/3

• « Elections » en Russie : Poutine réélu… à 87 %
• Attaques de drones ukrainiens sur des raffineries russes
• L’UE approuve € 5 milliards d’aide militaire à l’Ukraine
• Chuck Shumer, le chef des démocrates au Sénat, attaque Netanyahu

18/3

• Hausse de taux au Japon pour la première fois depuis 2007
• Rejet par le Sénat français du CETA
• Attentat terroriste islamiste à Moscou
• Modifications de la PAC (jachère et contrôle des exploitations)
• L’or à plus de $ 2 200 l’once

25/3

• Défaite d’Erdogan aux municipales en Turquie
• Déficit budgétaire de la France en 2023 : 5,5 %
• Élection de Bassirou Diamaye Faye au Sénégal
• Le cacao à $ 10 000 la tonne
• Accord sur la dette de la Zambie

1/4

• L’or à $ 2 265 l’once
• 75 ans de l’OTAN
• Niveau de stockage du gaz en Europe à la fin de l’hiver à un record de 58,72 %
• 303 000 créations d’emploi en mars aux États-Unis