❚ La Chine relance l’idée d’une centralisation des achats de minerai de fer : ceci serait réalisé par la CISA sous l’autorité de la toute puissante Commission du Plan. À court terme, les prix ont fortement rechuté se rapprochant de $ 100 la tonne. Ceci étant, J. P. Morgan anticipe $ 140 au troisième trimestre et $ 125 en fin d’année. Fitch anticipe une moyenne de $ 120 pour 2022, puis $ 85, $ 75 et $ 70 pour les trois années suivantes..
❚ Fitch a relevé ses prévisions pour le charbon à coke à $ 400 en 2022, puis $ 200 en 2023. La prévision pour le nickel est de $ 25 000 la tonne puis $ 20 000 et $ 17 000 en 2024.
❚ JP. Morgan qui était la principale contrepartie de Tsingshan sur le marché du nickel aurait réussi à déboucler l’intégralité des positions de son client (aidé – il est vrai – par la complaisance des autorités du LME).
❚ Fin juin, la Jordanie a acheté 60 000 tonnes de blé à $ 445 la tonne cf pour livraison en septembre (origine optionnelle). Les offres allaient jusqu’à $ 466. Pour une expédition sur novembre/janvier, l’office saoudien SAGO a payé $ 442 la tonne cf pour 495 000 tonnes.
❚ D’après Sovecon, la récolte de blé russe devrait atteindre le record de 86,2 mt en 2022/2023. Cela pourrait se traduire par des exportations de plus de 42 mt.
❚ Les navires porte-conteneurs gagnent de l’or : ainsi le Synergy Oakland, un porte-conteneurs de
4 000 boîtes, acheté d’occasion $ 10 millions en 2019 a été loué en mai pour quatre ans pour $ 61 millions. Un autre navire affrété à $ 8 250 par jour en 2020 l’est maintenant pour trois ans à $ 60 000 par jour ! Au premier trimestre 2022, les compagnies maritimes de conteneurs auraient gagné $ 59,3 milliards contre $ 19,1 milliards un an plus tôt. Le prix des navires d’occasion flambe. MSC a payé $ 70 millions un navire qui avait été acheté $ 7 millions en 2007.
❚ Les principaux acheteurs de cacao (industrie et négoce) ont accepté le principe d’un différentiel de revenu de $ 400 la tonne sur toutes les importations de Côte d’Ivoire et du Ghana afin d’atteindre un prix plancher de $ 2 600 dont les producteurs devraient toucher au moins 70 %. Le marché début juillet cotait à New York moins de $ 2 400.
❚ Sur la campagne 2021/2022, l’Ukraine a finalement exporté 48,5 mt de grains, une hausse – malgré tout – de 8,5 % par rapport à la campagne précédente. Sur la première semaine de juillet (campagne 2022/2023), 402 000 tonnes ont pu être exportées : 311 000 tonnes de maïs, 71 000 tonnes de blé et 17 000 tonnes d’orge.
❚ Sur les quatre premiers mois de 2022, le marché du cuivre a été excédentaire de 95 000 tonnes (ICSG) après un déficit de 439 000 tonnes en 2021. Le marché du zinc a été déficitaire de 13 000 tonnes et celui du plomb excédentaire de 20 000 tonnes (ILZSG) notamment en Chine. Enfin, le nickel aurait été déficitaire de 8 100 tonnes (INSG).
❚ La Chine met en place des quotas à l’exportation de phosphates. En 2021, la Chine avait exporté 10 mt (30 % des exportations mondiales). Pour le deuxième semestre 2022, le quota chinois serait de 3 mt, d’après CRU (5,5 mt exportés au deuxième semestre 2021). Les autorités essaient de limiter les hausses de prix des engrais sur le marché chinois. En Inde, le premier importateur mondial, le prix du DAP a été plafonné à $ 920 la tonne.
❚ L’Indonésie est confrontée à un nouveau problème : la saturation de ses capacités de stockage d’huile de palme ! Il lui faut absolument exporter 6 mt avant la fin août.
❚ Les exportations de maïs du Brésil pourraient atteindre 37,5 mt en 2022, une hausse de 80 % par rapport à 2021. Le Brésil compense ainsi l’absence de l’Ukraine.
❚ Le cuivre est passé au-dessous des $ 7 000 la tonne et Goldman Sachs a même ramené sa prévision à trois mois à $ 6 700.
❚ L’AMF a publié une étude sur les intervenants sur les contrats agricoles d’Euronext (la MATIF) de blé, maïs et colza : de 2018 à 2021, la part des professionnels était de 57 % de la position ouverte (23 % à Chicago). Sur février à juin 2022, la part des acteurs financiers a un peu augmenté jusqu’à 50 %.
❚ Alors que la pénurie guette le marché de la graine de moutarde, la production mondiale se répartit entre le Népal (214 000 t en 2020), la Russie
(103 000 t), le Canada (99 000 t) et les États-Unis
(37 000 t). La France produit moins de 5 000 tonnes.
Brèves énergie
❚ Le G7 se lance dans un curieux exercice : celui de plafonner le prix du pétrole et du gaz russe. L’idée serait de lier le transport et l’assurance des produits russes à un niveau de prix maximum : pas sûr que la Chine, l’Inde et quelques autres acceptent de jouer le jeu.
❚ Le prix moyen de l’essence aux États-Unis est proche de $ 5 le galon ($ 4,94 en moyenne le 25 juin) et la secrétaire américaine à l’énergie a réuni les raffineurs pour peser sur les prix. En un an le gallon a augmenté de $ 1,87. L’administration Biden aurait proposé de supprimer temporairement une taxe fédérale destinée à financer l’entretien des autoroutes (18 cents le gallon). Les taxes des états sont de l’ordre de 30 cents. Les capacités de raffinage aux États-Unis ont diminué de 800 000 bj en 2020 et de 125 000 bj encore en 2021.
❚ Les tankers russes, transportant du pétrole sont désormais certifiés par une société indienne, l’Indian Register of Shipping : 80 tankers appartenant à Sovcomflot sont gérés par une filiale basée à Dubai…
❚ En mai, la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole de la Chine avec près de 2 mbj (+ 55 % en un an) devant l’Arabie saoudite (1,84 mbj). Et en juin, la Russie a expédié 950 000 bj vers l’Inde (sur un total de 4,8 mbj d’importations indiennes).
❚ La maintenance de Nordstream I qui va durer du
11 au 21 juillet est certes technique, mais aussi politique pour peser sur le marché européen du gaz.
❚ D’après l’OPEP, la demande mondiale de pétrole augmenterait de 2,7 mbj en 2023 (+ 3,36 mbj en 2022). La production non-OPEP n’augmenterait que de 1,7 mbj, ce qui fait que la demande adressée à l’OPEP serait de 30,1 mbj, à comparer aux 28,72 mbj produits en juin 2022.
❚ Baisse de 6 % au premier semestre 2022 du raffinage de pétrole en Chine à 13,4 mbj alors même que la production de pétrole augmentait de 4 % à 4,15 mbj.
❚ Si le prix du pétrole sur les marchés à terme est en net recul à la mi-juillet passant même sous la barre des $ 100 le baril pour le Brent, les primes pour le physique atteignant des niveaux records avec au Nigeria à $ 11,50 le baril au-dessus du brent, du Forties de la mer du Nord à plus de $ 5. Le marché est par ailleurs en backwardation de $ 4 sur la deuxième échéance.
❚ Les ventes de pétrole russe aux raffineurs indiens sont maintenant facturées par Rosneft et deux firmes de trading (Everest et Coral) en dirhams des Émirats.
❚ Par une lettre envoyée à ses acheteurs le 14 juillet, Gazprom invoque un cas de « force majeure » pour ses livraisons de gaz à l’Europe. Ceci pourrait préparer une réouverture limitée de Nordstream I.