❚ Alvean, un des grands du négoce du sucre estime à 6 mt le déficit du marché mondial en 2021/2022 avec une consommation mondiale en hausse de 1,2 %.

❚ Le marché du café est touché par une vague de défauts en Colombie : les producteurs qui avaient vendu en « forward » préfèrent ne pas honorer leurs contrats pour profiter de la hausse des prix. Cela représenterait plus d’un million de sacs (sur une production colombienne de l’ordre de 13 millions de sacs). Ces défauts se répercutent sur l’ensemble de la filière.

❚ Touchée par la quasi-disparition du débouché chinois pour son orge, l’Australie s’est diversifiée vers le colza et devrait en produire cette année 5 mt au moment même où les prix sont au sommet.

❚ Du fait de mauvaises récoltes, l’Iran devrait importer 8 mt de blé contre 1 mt en moyenne sur les cinq dernières années (la campagne iranienne va de mars à mars). Pour l’instant, la prévision de l’USDA était de 4,5 mt d’importations, mais l’Iran a subi sa pire sécheresse depuis un demi-siècle. La Russie serait le principal fournisseur de l’Iran (par la Caspienne) et a déjà exporté 2,4 mt sur trois mois depuis le 1er juillet.

❚ D’après Oil World, la production mondiale d’huiles végétales devrait augmenter en 2021/2022 de 8 mt dont 3,5 à 4 mt pour la seule huile de palme, ce qui devrait pousser – enfin – les prix à la baisse.

❚ La production d’aluminium continue à baisser en Chine et cela pour le cinquième mois consécutif à 3,08 mt en septembre du fait des pénuries d’électricité. À Shanghaï, les prix sont au plus haut depuis 15 ans.

❚ La Chine a augmenté son prix d’achat intérieur du blé à 2 300 yuans la tonne ($ 357) pour relancer la production nationale.

❚ D’après Wordlsteel, la demande mondiale d’acier augmentera de 4,5 % en 2021 à 1,85 milliard de tonnes. Pour 2022, la hausse serait de 2,2 % à 1,89 milliard de tonnes.

❚ Le négociant russe Demetra Trading qui est contrôlé par la deuxième banque du pays, VTB, a livré 60 000 tonnes de blé à l’Algérie, le premier chargement de blé russe depuis 2016.

❚ En 2022, l’Indonésie serait le premier importateur mondial de sucre avec 4,9 mt d’après Czarnikow, fournis par la Thaïlande (2,5 mt), l’Inde (1,5 mt) et l’Australie (800 000 tonnes). Ironie de l’histoire, il y a un siècle Java concurrençait Cuba comme premier exportateur mondial…

❚ La hausse des prix du pétrole entraîne dans son sillage ceux de l’éthanol, passé de € 50 à près de € 90 l’hl en Europe. Ceci poussera probablement à une plus forte utilisation de betteraves et donc à une moindre production de sucre. Le pétrole fait aussi le bonheur du colza, pour le biodiesel.

❚ À la mi-octobre, il y avait 584 porte-conteneurs en attente au Carge de ports saturés, d’après Kuehne et Nagel. Cela représenterait 13 % de la capacité mondiale de ces navires.

❚ D’après un sondage réalisé par Reuter auprès d’analystes, le prix moyen de l’or en 2022 serait de $ 1 750 l’once, de $ 23,95 pour l’once d’argent.

❚ L’uranium a profité de l’ambiance énergétique mondiale et du retour en grâce du nucléaire : fin octobre, la livre d’U3O8 était sur le marché spot à $ 45,20 soit une hausse de 52,5 % sur l’année.

❚ Pour la première fois depuis avril 2019, le minerai de fer est tombé sous la barre des $ 100 la tonne : $ 95,30 cf Qingdao pour le minerai à 62 % mesuré par l’indicateur Argus. Au 1er novembre, il y a avait 146 mt en stocks dans les ports chinois.

❚ L’étain, qui bat des records à plus de $ 38 000 la tonne dépend de plus en plus des utilisations dans les soudures (48 % des 432 000 tonnes utilisées en 2020) pour les semi-conducteurs. La ferblanterie ne représente plus que 12 % des utilisations.

❚ En septembre, les importations chinoises de soja n’ont été que de 6,88 mt, 30 % de moins qu’en 2020. La baisse de la demande serait liée à la crise porcine avec une baisse des prix et donc une forte réduction des marges des producteurs qui sont désormais négatives (de $ 44 par porc). Sur les neuf premiers mois de l’année, la Chine a importé 73,97 mt de soja (– 0,7 %).

❚ La deuxième semaine d’octobre a été sanglante sur le LME alors que se déroulait la traditionnelle LME-Week. Le marché du cuivre a été le théâtre d’un squeeze qui a poussé un moment la backwardation à $ 1 100 la tonne avant d’être ramenée à $ 380 : les stocks de cuivre ont littéralement fondu et les positions vendeurs se sont trouvées squeezées d’autant plus que se sont déclenchées des options d’achat (call). L’aluminium a quant à lui atteint ses plus hauts niveaux depuis treize ans ($ 3 229) et le zinc frôle la barre des $ 4 000 à l’annonce de la fermeture des raffineries de Nyrstar en Europe du fait de la hausse des prix de l’électricité. L’étain a lui aussi battu des records historiques à plus de $ 38 000 la tonne avec une backwardation de $ 1 250 (mais elle avait été e $ 6 500 en février) : il n’y avait plus que 225 tonnes d’étain dans les stocks du LME !

❚ La crise énergétique en Chine provoque des baisses de production de métaux et en particulier de magnésium. L’Europe qui n’a plus de production locale et qui importe 95 % de ses besoins de Chine commence à s’en inquiéter et en Allemagne, on parle même de pénurie ! En Chine, plus de 25 unités de production de magnésium dans la province de Shaanzi, qui représente 44 % de l’approvisionnement mondial ont dû fermer. La production de magnésium demande trois fois plus d’électricité que celle d’aluminium. La tonne de magnésium a bondi de $ 2 000 à près de $ 14 000.

❚ L’ILZSG anticipe un excédent mondial de plomb de 27 000 tonnes en 2021 et de 24 000 tonnes en 2022 (sur une offre en 2022 de 12,42 mt). Pour le zinc, l’excédent serait de 217 000 tonnes en 2021 et de
44 000 tonnes en 2022.

❚ L’ICAC anticipe un prix moyen du coton de 104,26 cents la livre pour la saison 2021/2022. La production de l’Afrique CFA devrait augmenter de 48 %.

Brèves énergie
❚ Fortes hausses des marges de raffinage de pétrole souvent au plus haut depuis 2019 alors qu’elles étaient négatives au printemps 2020 : $ 8 le baril à Singapour (et donc en Asie), $ 9 en Europe du Nord, $ 14 aux États-Unis, sur le golfe du Mexique.

❚ D’après les autorités russes, les capacités de stockage de gaz naturel sont remplies à 97 % !

❚ Goldman Sachs, dont le « pronostic » pour le baril de pétrole en fin d’année est de $ 90 %, commence à annoncer que celui-ci risque d’être dépassé avec une demande mondiale revenant à 100 mbj et un « gas to oil switch » de 1 mbj. Il est vrai qu’à $ 86 à la fin octobre, les $ 90 sont bien proches. Le marché est en forte backwardation avec une prime du Brent immédiat sur l’échéance de décembre 2022 de $ 9,50 le baril. De son côté, la Banque mondiale anticipe un prix moyen du pétrole à $ 74 le baril en 2022, $ 65 en 2023 après $ 70 en 2021.

❚ L’une des raisons de la hausse des prix du pétrole est le recul de la production américaine. Fin 2019, les États-Unis produisaient 13 mbj. En octobre 2021, on était à moins de 11,5 mbj. Le marché américain est tellement tendu que le « spread » entre le Brent et le WTI s’est réduit à un dollar, et la backwardation du WTI sur décembre 2022 est à plus de $ 12.

❚ En octobre, la production de pétrole de l’OPEP a été de 27,5 mbj, 190 000 bj seulement de plus qu’en septembre alors que l’augmentation pouvait aller jusqu’à 254 000 bj. L’une des interrogations majeures du marché concerne la production de shale oil aux États-Unis. Celle-ci n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie, nombre d’entreprises ayant été sanctionnées par les investisseurs. En novembre, le bassin du Permiam devrait produire 4,89 mbj (4,91 au plus haut en mars 2020) et les autres bassins (Bakken, Eagle Ford…) 3,3 mbj contre un record de 4,5 en février 2020. de fait, l’OPEP estime qu’à court terme il n’y aura pas d’augmentation de la production américaine et n’anticipe que 400 000 bj de plus en 2022.

❚ D’après les dernières estimations du FMI, le « fiscal breakeven » de l’Arabie saoudite se situerait autour de $ 80 le baril de pétrole, et celui de la Russie autour de $ 40.

❚ En Australie, le marché des crédits carbone est en plein développement avec une hausse des prix de 75 % en 2021 à $ 21 la tonne, bien loin cependant des prix européens.

❚ Confrontée à la crise de l’énergie, la Chine va complètement libéraliser son marché de l’électricité produite à partir de charbon, ceci pour encourager une augmentation de la production.

❚ Avec du gaz naturel valant plus du double du pétrole, on devrait assister à une augmentation de la demande de pétrole (gas to oil switch) estimé par Saudi Aramco à 500 000 bj, à 1 mbj par Goldman Sachs.

❚ À la mi-octobre, le prix du GNL battait de nouveaux records à $ 38,5 le mbtu (contre un point bas de $ 5,60 le mbtu à la fin février et un record de $ 56 en début de mois. Sur le marché à terme de New York, le JKM cote $ 33 en spot. Par contre, la bakwardation est très forte avec le contrat de juillet 2022 qui cote $ 15 ! Sur le rapproché, la hausse des importations est forte vers l’Europe beaucoup plus que vers la Chine et le Japon. La Chine cherche d’ailleurs à signer des contrats de long terme avec des exportateurs américains sur la base de formules de prix liés aux prix intérieurs américains du genre : $ 2,50 + 115 % du prix Henry Hub + $ 2 pour le transport, ce qui dans les conditions actuelles ferait l’équivalent de $ 10 le mbtu (ce qui est à peu près le prix actuel des contrats de long terme du GNL indexés sur le prix du Brent). Sur le marché européen, Gazprom a diminué ses livraisons à l’Europe sur la première quinzaine d’octobre : 6,5 milliards de mètres cubes (bcm) contre 7,3 pendant la première quinzaine de septembre de septembre. Gazprom n’a pas cherché de capacités supplémentaires sur les gazoducs ukrainiens et a contracté avec le Tracé polonais (Yamal) Tour en se réservant en fait pour Nordstream II. Enfin, d’après le diplomate américain en charge de l’accord entre l’Allemagne et les États-Unis sur Nordstream II, l’homologation du gazoduc ne devrait pas intervenir avant mars 2022 au plus tôt.

❚ En septembre, forte baisse des importations de pétrole de la Chine (– 15 % sur 2020) à moins de
10 mbj (10,49 en août). Par contre, les achats de gaz naturel ont été au plus haut depuis janvier (et les grands froids de l’hiver) à 10,6 mt.

❚ À la mi-octobre en Chine, le prix du charbon-vapeur a atteint le niveau record de 1 982 yuans ($ 308) la tonne sur le contrat de futures du marché de Zhengzhou. Des inondations ont provoqué la fermeture de mines dans le Shanxi. La Chine en septembre a importé 32,8 mt de charbon (+ 76 %). Et la Chine fait tout ce qu’elle peut pour augmenter ses productions dans le Shanxi et en Mongolie intérieure. Le 18 octobre, sa production quotidienne était de 11,6 mt contre 11,2 mt en septembre. La commission du Plan étudie un mécanisme d’encadrement du prix du charbon-vapeur, citant un niveau de 500 à 570 yuans la tonne comme raisonnable : fin octobre, le charbon cotait
1 233 yuans ! La seule annonce d’une éventuelle intervention publique a fait chuter de 8 % les prix à Zhengzhou, puis de 48 % en quinze jours à
1 038 yuans. Finalement, le premier objectif de la NDRC serait de 1 200 yuans, bien au-dessus des coûts de production des électriciens (600 à
1 000 yuans suivant les régions).

❚ Sinopec a signé des accords de long terme pour la fourniture de 4 mt par an de GNL avec Venture Global LNG dont le nouveau terminal de liquéfaction devrait ouvrir en Louisiane à la mi-2023. Au total, Venture pourrait exporter 5 mt par an vers la Chine.

❚ Avec la hausse des salaires et les tensions inflationnistes, le coût de revient d’un baril de pétrole de schiste au Texas est passé de $ 50 à $ 55.

❚ Un nouveau marché se développe : celui du GNL
« décarbonné », c’est-à-dire intégrant des crédits carbone compensant les émissions liées à la production, au transport et à l’utilisation de ce gaz naturel. Une trentaine de ces opérations d’offset ont été mises en place depuis 2019 par des entreprises comme BP, Total et Shell. Il en coûte à peu près $ 0,50/mbtu.

❚ Au troisième trimestre 2021, Total a vendu son GNL en moyenne $ 9 le mbtu, ce qui relativise quand même les prix spot par rapport aux contrats.